Les commercialisations de logements neufs ont légèrement fléchi au deuxième trimestre, comparé à la même période de l'an dernier, en raison de l'attentisme généré par les « incertitudes concernant les décisions gouvernementales à venir », affirme jeudi la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).

D'avril à juin, les réservations de logements neufs - vendus au détail, en bloc ou en résidences gérées - ont reculé de 1,1% comparé au deuxième trimestre 2016, à 40.121, ce qui met un coup d'arrêt à 10 trimestres consécutifs de hausse, précise la FPI jeudi dans un communiqué. « Tout en restant élevées, les ventes marquent le pas », observe-t-elle. « Ces premiers signes de tassement ne sont pas une surprise pour les promoteurs », qui « constatent ces dernières semaines une forme d'attentisme chez leurs clients, directement liée aux incertitudes concernant les décisions gouvernementales à venir ».

Pour la FPI, « le flou sur l'avenir des mécanismes de soutien » public au marché immobilier « qui ont pourtant fait leurs preuves », à savoir le dispositif fiscal Pinel pour les investisseurs locatifs et le Prêt à taux zéro (PTZ) pour l'accession à la propriété, a pesé sur le marché. Il en va de même pour « les contours du futur impôt sur la fortune immobilière », qui « sape la confiance des acquéreurs », dit-elle.

Le dispositif Pinel « fonctionne bien aujourd'hui »

Le « Pinel » a été « recentré à 91% sur les zones tendues, le dispositif a été assagi, il fonctionne bien aujourd'hui », affirme auprès de l'AFP la présidente de la FPI, Alexandra François-Cuxac, qui plaide pour son maintien. Sur les 12 mois écoulés à fin juin, la tendance demeure très positive : la FPI a enregistré 152 834 réservations, une hausse de 12,4% par rapport aux 12 mois précédents.

Et avec 37 387 lancements commerciaux sur le seul deuxième trimestre et près de 66 000 depuis le début de l'année, le nombre de logements mis en vente « n'a jamais été aussi haut » depuis la création de l'Observatoire FPI, en 2010. La FPI se dit toutefois « vigilante » car les ventes au détail ont reculé de 4,2%, davantage dans l'accession à la propriété (-6,4%) que dans la vente aux investisseurs (-2,2%). Ce ralentissement est plus fort en Ile-de-France (-8,8%) qu'en province (-2,5%), précisent les promoteurs.

La forte hausse des ventes en bloc de logements sociaux auprès des bailleurs sociaux (+28,3% à 6.650), a permis de « contenir la baisse globale des ventes, en particulier en Ile-de-France », qui en concentre la moitié, note la FPI.