« Le risque existe » que le déficit budgétaire dépasse les 3% du PIB en 2017, a déclaré mardi le Premier ministre Edouard Philippe, qui a commandé à la Cour des Comptes un audit sur la situation budgétaire française à l'aube du quinquennat Macron.

Le Premier ministre, interrogé sur RMC et BFMTV, s'est dit « encore un peu plus dubitatif » qu'avant sa prise de fonctions sur le fait que le déficit soit dans les clous de l'objectif fixé par l'exécutif Hollande pour cette année, à savoir 2,8% du PIB.

Ce dernier objectif sera-t-il atteint ? « Je ne sais pas. J'étais déjà dubitatif au moment où ça a été annoncé. Je le suis encore un peu plus, parce qu'à la place qui est la mienne, je vois arriver toute une série d'informations qui me laissent à penser que le 2,8% ne va pas être tenu », a reconnu Edouard Philippe. « Si par extraordinaire c'était 2,5, vous auriez le plus heureux des hommes (...) Mais si c'est 3,2 ou 3,5, ce n'est pas du tout la même histoire », a lâché le chef du gouvernement.

« Je suis obligé de reconnaître qu'il n'est pas écarté »

Le risque d'un dérapage budgétaire de cette ampleur existe-t-il ? « J'aimerais qu'il n'existe pas, mais je suis obligé de reconnaître qu'il n'est pas écarté », a répondu Edouard Philippe. La France sera-t-elle au-delà des 3%, la limite européenne ? « Je préférerais que non (...) mais je pense que le risque existe », a-t-il encore dit, reconnaissant que des mesures correctives devraient « probablement » être prises.

Des augmentations d'impôt ? « Je ne pense que ça soit l'idée générale », a indiqué le Premier ministre, en refusant de donner des pistes sur ce qu'envisage l'exécutif. « Je ne préempte pas le sujet, j'attends de voir » le retour d'un audit de la Cour des Comptes, qui doit avoir lieu fin juin.

La semaine dernière, Edouard Philippe avait déjà estimé qu'il existait « un risque extrêmement fort » que l'objectif de déficit public de 2,8% du PIB soit dépassé, en raison des dépenses engagées en début d'année par le précédent gouvernement.