A moins d'une semaine d'une réunion de la banque centrale américaine, le patron de la banque Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, a estimé qu'un relèvement progressif des taux de la Fed « serait bon pour la confiance », dans un entretien au quotidien « Les Echos » à paraître vendredi.

« Je crois que si la Fed remontait ses taux, ce serait bien reçu par les marchés » parce que « ce serait une validation de la bonne santé de l'économie américaine » en dépit des derniers chiffres sur l'emploi, a avancé Lloyd Blankfein dans les colonnes du quotidien. « L'économie s'améliore globalement aux Etats-Unis, le chômage est faible et le marché du travail est en train de se resserrer », a-t-il développé, concluant qu'il « serait bon pour la confiance que la Fed commence à relever progressivement ses taux ».

Cette déclaration intervient alors que la présidente de la Fed Janet Yellen a renoncé lundi à s'engager sur une hausse des taux, à une semaine d'une réunion de la banque centrale américaine. Face aux signaux de faiblesse du marché du travail américain, dont les créations d'emplois ont atteint en mai leur plus bas historique depuis 2010, Janet Yellen est ainsi revenue sur sa récente promesse d'un nouveau relèvement des taux fédéraux dans les prochains mois.

Une augmentation entraîne des risques

Toutefois, une nouvelle augmentation des taux directeurs entraînera des risques, concède le patron de Goldman Sachs. « Cela aura un impact sur certaines activités financières, le coût de la dette augmentera et pourrait mettre en risque certains emprunteurs déjà trop endettés », anticipe-t-il.

Par ailleurs, « certains Etats pourraient se retrouver en difficulté, y compris en Europe », poursuit le dirigeant de la banque américaine. Mais « il y a toujours des risques associés aux remèdes », tranche-t-il.

Interrogé sur le discours anti-Wall Street des candidats aux élections primaires américaines, en particulier de Bernie Sanders dans le camp démocrate, Lloyd Blankfein considère enfin que « le discours populiste qu'on entend beaucoup dans cette campagne ne reflète pas le sentiment général ».