La Banque centrale européenne (BCE) n'a pas touché jeudi à ses taux directeurs, abaissés début mars à des niveaux historiquement bas, et n'a pas fait d'annonce sur la Grèce alors que beaucoup espéraient un geste de sa part.

Le conseil des gouverneurs de l'institution monétaire, réuni depuis mercredi soir en Autriche, à Vienne, a sans surprise laissé le principal taux directeur de la BCE à zéro, a annoncé un porte-parole. Cela signifie que les banques peuvent se refinancer gratuitement auprès de la banque centrale.

Le taux de prêt marginal, auquel les banques empruntent pour 24 heures à ses guichets, stationne quant à lui à 0,25%, tandis que le taux de dépôt, qui s'applique aux banques stockant auprès de la BCE leurs liquidités en excès pour 24 heures, est maintenu à -0,40%. Ces niveaux historiquement bas doivent inciter les banques à prêter aux ménages et entreprises, pour stimuler la machine économique et les prix.

Pas de régime de faveur pour les banques grecques

Les analystes n'attendaient guère de mouvement sur le front des taux, abaissés en mars et qui stationnent depuis à leur plus bas niveau historique. Beaucoup d'observateurs attendaient en revanche une annonce sur la réactivation d'un régime de faveur pour les banques grecques, suspendu début 2015 sur fond de tensions entre Athènes et ses créanciers. Il permettrait aux établissements hellènes de se refinancer gratuitement auprès de la banque centrale en échange de titres de dette publique grecque.

Considérées comme des « créances douteuses », les obligations émises par l'Etat grec sont à l'heure actuelle irrecevables comme garanties de ces financements. Les accepter à nouveau soulagerait le système bancaire grec, qui se finance actuellement au moyen de prêts d'urgence plus onéreux. Tous les regards étaient désormais tournés vers la conférence de presse du président de la BCE, Mario Draghi, qui s'exprimera à partir de 14h30 depuis le palais de la Hofburg.