Si le marché de l'immobilier ancien a retrouvé un « nouvel élan » en 2015, grâce au retour en force d'acquéreurs solvables et bien informés sur les prix, la demande porte surtout sur de petits logements, tandis que les grandes maisons peinent à se vendre, selon le réseau Laforêt.

Le réseau de 700 agences, qui a dressé son bilan mardi, a enregistré un volume de transactions en hausse de 12% l'an dernier, une reprise à l'œuvre dans « toutes les régions », notamment là où le marché était resté déprimé en 2014. La demande est « restée très ciblée sur les petites surfaces », a constaté M. Jehanno, puisqu'elle s'est focalisée à 58% sur les studios et les deux pièces.

« Le marché est redevenu fluide, nous avons destocké des logements qui étaient en vente depuis plusieurs mois : sauf les appartements familiaux et surtout les grandes maisons », a rapporté Yann Jehanno, directeur exécutif du réseau Laforêt, lors d'une conférence de presse. Ainsi il existe un décalage entre l'offre et la demande, pour les grands appartements : les 4 pièces et plus, qui représentent 29% des biens à vendre au sein du réseau Laforêt, ne répondent qu'à 13% de la demande.

Si un studio correspond à l'attente de neuf acquéreurs potentiels, seuls deux d'entre eux sont à la recherche d'un grand appartement, a précisé Laforêt. Quant à l'offre de grandes maisons, « elle est tout à fait disproportionnée par rapport à la demande », a relevé M. Jehanno. Ainsi parmi les maisons à vendre, près d'une sur deux (45%) compte 4 chambres ou plus. Or ce type de biens n'attire que 14% de la demande, au sein du réseau.

Poussée significative des primo-accédants

La chute des taux d'intérêt, qui équivaut à une économie de 17% sur le montant d'un achat de logement entre 2007 et 2015, a permis aux primo-accédants de faire une « poussée extrêmement significative » sur le marché immobilier ancien. « Ils sont à des niveaux que nous n'avions pas vus ces dernières années », selon M. Jehanno.

Si les ménages accédant à la propriété ont généré plus d'une transaction sur trois l'an dernier, contre 1 sur 4 en 2011, ceux qui ont vendu un bien pour financer leur achat (les secondo-accédants) sont toutefois restés le « véritable moteur » du marché, en réalisant 50% des ventes.

A Paris, « les acquéreurs connaissent les prix et ne veulent pas payer plus cher que le marché. Ils arrivent prêts à acheter, avec un dossier solide », a rapporté Gilbert Chouchana, qui dirige plusieurs agences sous franchise Laforêt dans la capitale. « Et ils visitent beaucoup, jusqu'à 20 ou 25 biens ».

Les disparités de prix sont restées « très marquées d'une région à l'autre » : le prix des maisons a baissé de 5% en Champagne-Ardenne et Picardie, contre moins de 1% en Aquitaine.