Les députés PS Yann Galut et Karine Berger ont demandé lundi à l'occasion du bureau national du PS une loi de finance rectificative « pour répondre à l'urgence sociale », a affirmé la députée à l'AFP lundi soir.

« Nous avons entendu le message du premier secrétaire qui veut des résultats contre la précarité. Nous demandons un collectif budgétaire pour répondre à l'urgence sociale (...) Il s'agit de commencer l'année avec un collectif budgétaire pour permettre à tous les Français dans la précarité de faire face à l'année 2016 », a précisé la chef de file de la motion D « la Fabrique » (aile gauche).

Dimanche, au soir du second tour des élections régionales, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a demandé au gouvernement une « inflexion » de sa politique, l'appelant à « faire barrage aux inégalités » et à « agir contre la précarité et pour l'activité comme nous nous sommes attaqués à la compétitivité et à la refondation de l'école ».

« Rétablir le pouvoir d'achat » des plus modestes

Karine Berger et Yann Galut, qui n'ont pour l'instant pas chiffré leur proposition, la présenteront plus en détail mercredi. « Il s'agit de rétablir le pouvoir d'achat de ceux qui touchent des prestations sociales, qui ont des dépenses énergétiques élevées », a souligné la députée. La proposition n'a en tout cas suscité « aucune réponse » de Jean-Christophe Cambadélis, a-t-elle précisé.

Selon un responsable du PS interrogé plus tôt dans la journée par l'AFP, il « y a un sentiment d'injustice, une crainte de relégation » à laquelle se doit de répondre la gauche. « Mais si on se replonge avec délice dans le débat sur le calibrage de la politique économique déjà votée, on va dans le mur », a-t-il noté.

Cambadélis ne réclame pas un « coup de barre à gauche »

Selon ce responsable socialiste, la demande d'« inflexion » de Jean-Christophe Cambadélis n'est pas formulée « en opposition » au gouvernement. « Le Premier secrétaire n'a pas dit qu'il voulait un coup de barre à gauche. Il veut la prise en compte de la question sociale, de la précarité, le traitement des fractures sociales et territoriales », a-t-il ajouté.