La Banque centrale européenne (BCE) prendra des décisions sur sa politique monétaire en décembre « en fonction de l'économie et non des marchés financiers », a indiqué Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), dans un entretien au Figaro à paraître jeudi.

« La décision n'est pas prise. Le débat est ouvert », a répondu Benoît Coeuré interrogé sur la hausse mercredi des marchés financiers qui « semblent penser que la BCE va renforcer sa politique monétaire très accommodante d'achat d'actifs dès décembre ».

Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets, a indiqué mercredi que l'une des explications à la hausse des marchés tenait à des propos d'un membre de la BCE, le gouverneur de la Banque d'Italie Ignazio Visco, tenus à Londres. Ce dernier « a répété qu'un changement dans le programme de rachat d'actifs ou une baisse du taux de dépôt seront envisagés » par la BCE lors de sa réunion de décembre, selon l'analyste.

« La reprise de la zone euro est sur les rails, elle accélère, mais elle reste faible, tandis que les anticipations d'inflation cessent de progresser et que l'inflation sous-jacente plafonne. En décembre, les projections réalisées par les services de l'Eurosystème éclaireront notre décision », a souligné Benoît Coeuré. « Nous prenons nos décisions en fonction de l'économie et non des marchés financiers », a-t-il ajouté.

« Les gouvernements doivent agir »

Il a par ailleurs estimé que « les gouvernements doivent agir, faire les réformes nécessaires pour consolider la confiance et la croissance, et afficher une politique budgétaire crédible » ajoutant que « si toute la politique de croissance en zone euro repose sur les épaules de la BCE, cela va mal se terminer ».

Interrogé sur l'éventuelle influence sur la BCE de la décision que prendra la Réserve fédérale américaine (Fed) en décembre -maintenir ses taux directeurs à zéro ou les remonter-, M. Coeuré a assuré qu'elle « n'aura pas d'impact direct » sur la décision de la BCE.