L'Insee a prédit jeudi un regain de croissance en France en 2015, avec une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,2%, ce qui représente une « nette accélération » après « trois années très ternes » et dépasse les prévisions officielles du gouvernement.

L'Institut national de la statistique et des études économiques anticipe une croissance du PIB « relativement soutenue d'ici fin 2015 », avec +0,3% aux deuxième et troisième trimestres, puis +0,4% au quatrième, dans sa dernière « Note de conjoncture ». Ce qui mène à une croissance moyenne annuelle de 1,2% pour 2015, un chiffre supérieur à la prévision officielle du gouvernement qui table toujours sur 1% de croissance en 2015.

Par ailleurs, l'Insee s'attend à ce que l'économie française ait pris un rythme de croissance de 1,6% fin 2015 sur un an, « une croissance suffisante pour commencer à entraîner celle de l'emploi et à stabiliser le chômage », selon Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture.

Fort recul de l'investissement des ménages

Malgré tout, même si ces chiffres détonnent par rapport aux dernières années, « le PIB ne retrouverait toutefois pas la croissance de 2010 (+1,9%) et 2011 (+2,1%), essentiellement du fait d'un redémarrage encore modeste de l'investissement des entreprises (+1,0% en 2015 contre +4,0% en moyenne en 2010 et 2011) et du fort recul de celui des ménages (-4,7% en 2015 contre +1,5% en 2010 et +1,0% en 2011) », tempère l'institut.

L'investissement des entreprises devrait connaître une accélération aux troisième et quatrième trimestres (+0,6% puis +0,8%), grâce notamment au taux de marge qui remonterait nettement grâce au CICE, au pacte de responsabilité et à la baisse des cours du pétrole, ainsi qu'à l'assouplissement des conditions de financement externes qui facilitent l'accès aux crédits.

« Moindre progression des prélèvements obligatoires »

De fait, l'investissement des entreprises devrait prendre au second semestre le relais de la consommation, qui devrait pourtant rester relativement soutenue, en raison notamment de la vigueur du pouvoir d'achat (+1,9% en 2015, contre 1,1% en 2014) porté lui-même notamment « par la moindre progression des prélèvements obligatoires ». En revanche, l'investissement des ménages dans l'immobilier neuf devrait fortement reculer en 2015.

Inflation attendue à 0,6% en décembre

Du côté de l'inflation, elle devrait rester faible d'ici fin 2015, à +0,6% en décembre (+0,4% pour l'inflation sous-jacente, calculée sans tenir compte des biens de consommation aux prix les plus instables).