François Hollande a affirmé dimanche que le compte personnel d'activité, regroupant différents comptes existants et prévu pour 2017 pour chaque salarié, serait « la grande réforme » sociale du quinquennat.

« J'ai voulu créer - et ça va être la grande réforme du quinquennat - le capital de ceux qui travail », a-t-il déclaré lors de l'émission Le Supplément sur Canal +. Ce compte, annoncé le 3 avril par le chef de l'Etat et précisé par le Premier ministre le 8 avril, était réclamé par Martine Aubry comme un signe d'infléchissement de la politique économique après la défaite des départementales. Il s'agit d'un compte regroupant les différents comptes existants (pénibilité, formation, compte épargne-temps, etc.), que les salariés pourront conserver tout au long de leur carrière.

« Quel est le capital de ceux qui travaillent ? C'est leur travail. Et comment faire pour qu'ils aient des droits qui leur appartiennent en propre, rien qu'à eux ? (...) Qu'est ce qui pourrait leur appartenir tout au long de leur vie ? Un compte », a déclaré le président de la République dimanche.

Un projet inscrit dans la future loi Rebsamen

« Donc on a créé le compte formation; à mesure qu'on avance dans la vie active on sera doté d'un certain nombre de crédits de formation. (...) Et si on est sorti de l'école très tôt, on aura un capital de départ. (...) Et ceux qui sont dans des métiers pénibles, ils auront des droits supplémentaires. Ceux qui n'utilisent pas tout le temps de travail et le compte épargne temps, ils pourront aussi capitaliser sur ce compte », a-t-il poursuivi. « Ca leur permettra d'avoir de la liberté, de la protection et des moyens de vivre et de réussir leurs parcours de vie », a résumé le chef de l'Etat.

La création du compte sera inscrite dans le projet de loi Rebsamen sur le dialogue social présenté le 22 avril en Conseil des ministres. Ses contours et modalités seront ensuite précisés par une loi en 2016 après concertation avec les partenaires sociaux.

Une mesure poussée par Martine Aubry

En février, dans un texte préparatoire au Congrès du parti socialiste de juin à Poitiers, Martine Aubry, ex-ministre du Travail, réclamait la mise en place d'une « sécurité sociale professionnelle » qui si elle était mise en place, serait « la grande œuvre sociale de ce quinquennat ».