Charles de Courson, président de la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Cahuzac, a laissé entendre mardi que l'ex-ministre du Budget, qui doit être entendu une seconde fois en fin d'après-midi, pourrait avoir omis « de dire un certain nombre de choses ».

« Il y a plusieurs façons (...) de ne pas dire la vérité, notamment d'omettre de dire un certain nombre de choses », a relevé le député UDI de la Marne, invité d'Europe 1.

Selon lui, deux raisons ont poussé les membres de la commission à décider à l'unanimité de réauditionner Jérome Cahuzac, déjà entendu le 26 juin. « La première raison, c'est qu'il n'avait jamais (dit) - nous l'avons découvert après son audition - qu'il y avait eu une réunion le 16 janvier à l'Elysée entre quatre personnes, le président de la République, le Premier ministre, M. Pierre Moscovici et Jérôme Cahuzac », a précisé l'élu centriste. Cette réunion pose problème parce que c'est à cette occasion que « la décision est prise de saisir les autorités fiscales helvétiques » sur un possible compte caché de Jérôme Cahuzac, a-t-il rappelé.

Selon lui, la commission entend « savoir quel rôle (Jérôme Cahuzac) a joué puisqu'il nous avait expliqué que le 10 décembre 2012 il avait signé une note, que nous avons, se déportant de cette affaire, c'est-à-dire qu'il ne voulait plus s'occuper de son dossier fiscal, c'était à Pierre Moscovici de s'en occuper ».

« Affaire » du 16 janvier

Deuxième raison avancée par le député pour justifier cette nouvelle audition : « d'après ce que nous avons appris, il y a eu une autre réunion, à l'occasion de laquelle l'intéressé, Jérôme Cahuzac, se serait semble-t-il engagé à avoir une réponse de la banque UBS prouvant qu'il n'avait pas de compte en Suisse ».

« Or il n'y a jamais eu de réponse semble-t-il », a expliqué Charles de Courson, affirmant vouloir en savoir un peu plus aussi « sur ses relations avec Stéphane Fouks (patron d'Euro RSCG, NDLR) puisqu'il nous avait déclaré lors de sa première audition qu'il n'avait joué aucun rôle dans sa communication ».

Quant aux accusations de partialité que lui a lancées le ministre de l'Economie, Charles de Courson répond que « c'est sa version ». A ses yeux, « on a beaucoup progressé dans la commission sur l'évaluation de la vérité, et en particulier (sur) cette nouvelle affaire du 16 janvier que nous avons découverte grâce à un journaliste et que Pierre Moscovici a reconnue ».