Plusieurs députés se sont prononcés pour une totale transparence du patrimoine des élus, dans la foulée de l'affaire Cahuzac, et ont rendu public l'état de leurs finances personnelles.

Un des premiers à ouvrir le bal, en fin de semaine dernière, le député PS Christophe Castaner. « Personne ne doit pouvoir croire que l'on s'enrichit en étant élu. Parce que nous devons être exemplaires, j'ai fait le choix d'assumer cette transparence », écrit ainsi cet élu des Alpes-de-Haute-Provence sur son blog qui détaille, par le menu, le montant de son IRFM (indemnité de représentation de frais de mandat) attribuée mensuellement à chaque député ainsi que de son patrimoine.

De même, Vincent Feltesse, député PS de Gironde et président de la communauté urbaine de Bordeaux, a décidé de « rendre des comptes » sur ses indemnités et son patrimoine, tout au long de la semaine, sur sa page Facebook. « La fraude dont l'ex-ministre du Budget s'est rendu coupable jette le discrédit sur la classe politique, délégitime l'action publique et ouvre un boulevard aux extrémismes », écrit-il pour justifier sa déclaration de patrimoine.

L'ancien ministre et député UMP Laurent Wauquiez avait fait le même choix de transparence dimanche, dans le JDD, en publiant le montant de son patrimoine. Xavier Bertrand, lui aussi ancien ministre et député UMP de l'Aisne, s'est déclaré lundi « totalement favorable » à la transparence même s'il n'a pas abordé la question sur un terrain personnel.

« Course à la vertu »

Lundi après-midi, on apprenait de source parlementaire que les deux ministres écologistes, Cécile Duflot et Pascal Canfin, ainsi que les trois présidents de groupes parlementaires EELV –Jean-Vincent Placé (Sénat), François de Rugy et Barbara Pompili (Assemblée nationale)– s'apprêtaient à publier leurs déclarations de patrimoine. Les dix autres sénateurs et quinze autres députés écologistes devraient faire de même dans un cours laps de temps.

L'un d'entre eux pourtant, Noël Mamère, s'est déclaré lundi « pas d'accord avec cette course à la vertu ». « Attention à ce prurit de transparence, dit-il, ce n'est pas avec des initiatives individuelles que l'on va répondre » au problème de l'affaire Cahuzac. « On est dans un Etat de droit et le président de la République a deux outils sous la main : le rapport Sauvé (ndlr : Jean-Marc Sauvé, vice-président du Conseil d'Etat qui avait remis un rapport au chef de l'Etat en janvier 2011 sur les conflits d'intérêts) et les prescriptions de Lionel Jospin ».

« Il faut renforcer les pouvoirs de contrôle de la commission pour la transparence de la vie politique », a encore dit le député-maire de Bègles ajoutant que François Hollande « n'a pas besoin de présenter un nouveau projet de loi ».