En marge de la publication des résultats trimestriels du groupe, le président du directoire de BPCE, François Pérol, par ailleurs ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a vu son mandat prolongé de manière anticipée de quatre années.

François Pérol, dont l'arrivée à la tête de la banque en 2009 fait l'objet d'une enquête judiciaire pour « prise illégale d'intérêts », a été reconduit à l'unanimité du conseil de surveillance, selon un communiqué. Son mandat actuel arrivait à échéance le 31 juillet 2013. Le nouveau se terminera quant à lui au printemps 2017, à la clôture des comptes 2016.

« Le conseil a considéré que, alors que nous avions engagé notre réflexion stratégique pour les années qui viennent, il était logique de donner de la visibilité au management du groupe », a expliqué Pérol lors d'une conférence téléphonique. « C'est ce raisonnement d'entreprise, assez naturel si l'on y réfléchit bien, qui a conduit le conseil à vouloir anticiper les échéances ».

Enquête en cours

L'arrivée de François Pérol au sein du groupe avait été dénoncée comme un conflit d'intérêt par la gauche et les syndicats car il avait pris part à l'Elysée aux négociations sur la fusion entre les réseaux Caisse d'Epargne et Banque Populaire avant d'en prendre les rênes. En juin, la Cour de cassation avait donné son feu vert à l'ouverture d'une enquête pour « prise illégale d'intérêts » dans cette affaire.

Cette prolongation de mandat intervient alors que l'établissement a publié un bénéfice net presque doublé (+92,5%) au troisième trimestre, à 639 millions d'euros, à la faveur d'un effet de base favorable lié à la dépréciation de titres souverains grecs l'an passé pour 507 millions. Il a en outre confirmé son objectif d'un ratio de fonds propres durs (capital et bénéfices mis en réserve par rapport aux crédits accordés) supérieur à 9% fin 2013, dans le cadre du futur cadre réglementaire Bâle III censé s'appliquer à partir du 1er janvier.

Comme ses concurrents, l'établissement, né de la fusion des réseaux Caisse d'Epargne et Banque Populaire, s'est à cet égard lancé dans une course au renforcement de ses fonds propres et à la réduction de ses besoins en refinancement. Dans ce domaine, il souligne avoir déjà atteint son objectif défini pour fin 2013, en ayant réduit au 30 septembre 2012 de 31,1 milliards d'euros son besoin de refinancement de marché, pour un but initialement fixé entre 25 et 35 milliards.

Le groupe souligne que son bénéfice net a été rongé à hauteur de 87 millions par une réévaluation de sa dette propre, liée à l'amélioration des conditions de marché, un élément comptable dont ont également souffert BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole.

Le coût du risque (impayés sur les crédits) a grimpé de 13,5% à 447 millions d'euros, hors dépréciation des titres d'Etat grecs, ce qui témoigne de « la détérioration du climat économique », selon la banque. Le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) ressort pour sa part en repli de 3%, à 5,31 milliards d'euros.

Par réseau, Banque Populaire a enregistré un PNB en baisse de 4,1%, à 1,48 milliard d'euros et un bénéfice net de 232 millions. De son côté, Caisse d'Epargne a vu son produit net bancaire progresser de 2,2% à à 1,6 milliard pour une contribution au résultat net de BPCE de 273 millions. Sur les neuf premiers mois de l'année, BPCE a vu son bénéfice net reculer de 12%, à 1,97 milliard d'euros, pour un produit net bancaire en repli de 4,6%, à 16,43 milliards.