Le président (UMP) du conseil général des Hauts-de-Seine Patrick Devedjian a fustigé dimanche l'« idée désastreuse » d'une réquisition des logements vacants envisagée par la ministre du Logement Cécile Duflot, sur l'antenne de Radio J.

« Dans la crise que nous subissons, l'immobilier n'est pas tout à fait en panne, alors il faut lui donner un gros coup sur la tête pour que ça soit totalement à l'arrêt », a-t-il ironisé. « C'est une idée désastreuse au plan économique », a asséné Patrick Devedjian, estimant qu'« il faut arrêter de faire fuir l'argent » et que « la France n'a pas besoin d'un coup de matraque supplémentaire sur la tête ». « Vous pensez que des mesures de réquisitions de locaux appartenant à des investisseurs vont encourager l'investissement ? », a insisté l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy.

Cesser de centraliser les activités de l'Etat en IDF

Patrick Devedjian s'est en revanche montré plus favorable à la loi sur le logement social portée par Cécile Duflot qui devrait porter le taux minimum de ces logements de 20 à 25% dans les communes. « C'est un petit peu gesticulatoire mais, après tout, pourquoi pas », a-t-il commenté, reconnaissant « une crise du logement forte en région Ile-de-France ». Pour autant, a-t-il poursuivi, « il y a beaucoup d'autres mesures plus structurelles et fortes à prendre ». Le député UMP - dont l'élection vient d'être invalidée par le Conseil constitutionnel - a évoqué l'Etat qui devrait, selon lui, « cesser de concentrer toutes ses activités en Ile-de-France », créant ainsi « une demande de logement beaucoup plus forte ».

La ministre du Logement Cécile Duflot n'a pas exclu samedi de mettre en œuvre la réquisition de logements vacants pour accueillir sans-abris et mal-logés, un dispositif rarement mis en œuvre. « S'il est nécessaire, je ferai appel à l'ensemble des moyens disponibles, la réquisition fait partie de cette panoplie », a-t-elle déclaré lors d'un point-presse au ministère du Logement.