Jean-Marc Ayrault a annoncé lundi 10 mesures pour renforcer la lutte contre le crime organisé en Corse, six jours après l'assassinat d'un célèbre avocat, assurant qu'« une attention particulière » serait portée à la délinquance économique et au blanchiment d'argent.

« Les affaires économiques et financières sont à l'origine de la plupart des homicides » dans l'île, a déclaré le Premier ministre à l'issue d'une réunion à Matignon avec les ministres Manuel Valls (Intérieur), Christiane Taubira (Justice), Pierre Moscovici (Economie) et Jérôme Cahuzac (Budget). « Une attention particulière sera portée à la lutte contre le blanchiment », a-t-il ajouté, « notamment dans le domaine de l'immobilier et y compris du sport, ainsi qu'aux procédures de marchés publics, aux autorisations d'urbanisme » sur le littoral.

Parmi les dix mesures, figure « la création d'une cellule interministérielle de coordination ». Animée par le cabinet du Premier ministre, elle décidera notamment « de missions d'inspection et de soutien au préfet de Corse et aux services territoriaux de l'Etat pour l'exercice de leur mission de contrôle », a-t-il dit. Elle « fixera aussi les axes du contrôle fiscal en Corse ».

Renforcement des moyens

Autre axe : « le renforcement des moyens d'enquête spécialisés » afin, a dit le Premier ministre, d'« identifier les circuits mafieux et enquêter sur les mouvements de patrimoine et les flux financiers irréguliers ». Il s'agit de prévoir notamment, selon le relevé de conclusions de la réunion transmise à la presse, des « renforts de la police nationale et/ou de la gendarmerie nationale » ou encore de la police judiciaire.

Comme promis la semaine dernière, « une circulaire de politique pénale territoriale destinée spécifiquement à la Corse sera bientôt signée », a poursuivi le Premier ministre. Son objectif : renforcer la coordination entre les parquets d'Ajaccio et Bastia, la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille et le parquet anti-terroriste de Paris, avec des « réunions de régulation » pour « accélérer » le traitement des affaires.

Comme annoncé aussi la semaine dernière, M. Valls et Mme Taubira se rendront sur l'île de Beauté en novembre, mais le Premier ministre n'a pas précisé de date.