La France maintiendra « quasiment » en 2013 le niveau de son aide au développement grâce à l'affectation de financements supplémentaires correspondant à 10% de la taxe sur les transactions financières (TTF), a affirmé jeudi à l'AFP le ministre du Développement Pascal Canfin.

Plusieurs grandes associations s'étaient dites « indignées » mercredi par le projet de budget 2013 présenté la semaine dernière par le gouvernement français, qui prévoit « une baisse des crédits » de l'aide au développement, de 3,3 milliards d'euros en 2012 à 3,1 milliards en 2013, et une taxe sur les transactions financières « réduite à un simple symbole », selon elles.

Selon le projet de loi de finances, en plus des crédits budgétaires, 60 millions d'euros récoltés via la TTF seront affectés en 2013 au fonds de solidarité pour le développement géré par l'Agence française pour le développement (AFD). En 2014, ce montant sera porté à 100 millions d'euros, puis en 2015 à 160 millions, soit 10% du produit attendu de la TTF.

Toutefois, a expliqué M. Canfin, « en plus des 60 millions d'euros directement affectés au fonds spécial de l'AFD, nous avons prévu 100 millions d'autorisations d'engagement pour 2013 qui permettront de financer de nouveaux projets et seront gagés sur la TTF ». Le président François Hollande, a-t-il rappelé, a pris la semaine dernière à New York « l'engagement politique d'affecter 10% de cette taxe au développement, au climat et à la santé ».

« C'est la première fois qu'on affecte au développement une partie de la TTF », votée en février 2012 par le Parlement français et doublée à 0,2% par la nouvelle majorité socialiste. « On en a beaucoup parlé mais, pour la première fois, ça devient une réalité », s'est-il félicité. « Malgré un contexte de contrainte budgétaire, nous n'avons pas sacrifié la solidarité internationale puisque nous avons quasi stabilisé l'effort budgétaire consacré au développement », avec une baisse de « moins de 40 millions d'euros sur un total de 3,3 milliards », a-t-il souligné.

La taxe sur les transactions financières, inspirée de la taxe Tobin chère aux altermondialistes, s'applique, depuis août, aux échanges d'actions des sociétés dont la capitalisation boursière dépasse un milliard d'euros et dont le siège social est en France. En juin, lors du sommet de Rio, le président François Hollande avait promis de consacrer une « grande partie » de cette taxe au développement.