Lors de la conférence de presse annuelle de l'institution, le président de l'Autorité de la concurrence Bruno Lasserre a fait part de « quelques doutes » quant à l'état de la concurrence dans le secteur de l'assurance automobile.

Appelés par l'Autorité à contribuer à une consultation sur la concurrence dans la réparation automobile, les assureurs sont restés « étrangement silencieux » alors qu'ils auraient à gagner à une baisse des tarifs des prestations et pièces, qu'ils remboursent à leurs assurés, a souligné Bruno Lasserre. « C'est presque le silence radio ... à croire qu'il n'y a pas suffisamment de concurrence dans le secteur de l'assurance et que (les assureurs auto) peuvent sans difficulté répercuter les surcoûts dans les primes d'assurance que paient les assurés ».

« Je ne me prononce pas mais j'ai quand même quelques doutes », a-t-il ajouté.

Les assureurs étonnés

« Les assureurs s'étonnent de ces propos qui rentrent en contradiction totale » avec plusieurs rapports précédents de l'Autorité de la concurrence, a réagi un porte-parole pour les Fédérations professionnelles du secteur FFSA et GEMA (mutualistes).

Dans le « diagnostic » qu'elles étaient appelés à commenter, l'Autorité de la concurrence relevait notamment « la fluidité du marché des assurances automobiles et l'intensité de la concurrence qui s'y exerce », a-t-il fait remarquer. « Le fait que les assureurs n'aient pas répondu (à l'Autorité) est très étonnant », car ils devraient avoir « intérêt à faire un maximum de pression sur les fabricants de pièces détachées » dont ils subissent indirectement les tarifs, affirme de son côté Maxime Chipoy, chargé de l'assurance à l'association de consommateurs UFC-Que Choisir. « C'est assez douteux, mais il est assez difficile de parler d'entente » faute de preuve, a-t-il ajouté.

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Les réparations trop chères

L'Autorité de la concurrence doit rendre à la rentrée un rapport sur le marché des pièces automobiles de rechange. Elle s'était saisie de ce thème après avoir constaté une « hausse significative du prix des pièces détachées et des prestations de réparation et d'entretien automobile depuis la fin des années 90 ».

Selon l'Autorité, le secteur de l'après-vente automobile doit devenir plus concurrentiel pour réduire le coût des réparations payées par les automobilistes. Les organisations professionnelles de la filière automobile contestent cette vision et ont déposé un recours en Conseil d'Etat à la mi juin.