Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg va devoir faire preuve de « bon sens économique » et de « pragmatisme industriel » pour restaurer la compétitivité de l'industrie française, a souhaité vendredi le président du Groupe des fédérations industrielles (GFI), Pierre Gattaz.

« Nous n'avons pas d'a priori sur M. Montebourg, mais une neutralité bienveillante. Ce que nous attendons surtout, c'est du bon sens économique et du pragmatisme industriel », a déclaré à l'AFP M. Gattaz, toutefois intrigué par la « démondialisation » défendue par le ministre. Si le nom du nouveau ministère « a fait sourire au départ », Pierre Gattaz trouve surtout qu'il s'agit « d'un nom plutôt défensif et tactique alors que le GFI aurait souhaité un nom plus offensif et plus ambitieux, de type ministère de l'ambition industrielle ».

Son périmètre surtout apparaît trop restreint. Arnaud Montebourg a bien deux ministres déléguées, Sylvia Pinel (Artisanat, Commerce et Tourisme) et Fleur Pellerin (PME, innovation, économie numérique), mais le champ de son ministère n'inclut ni l'énergie, ni le commerce extérieur.

Une « reconquête » des emplois industriels détruits

En prenant place dans son ministère jeudi, M. Montebourg s'est fixé comme objectifs la « reconquête » des emplois industriels détruits. Il compte « ouvrir des discussions tous azimuts » avec les dirigeants d'entreprises de sites menacés de fermeture.

« Que M. Montebourg aille discuter avec les salariés et les chefs d'entreprises, c'est important. Il faut s'attarder au chevet des grands malades, mais la priorité reste la reconquête : développer l'industrie et la croissance en France pour sortir par le haut », a estimé Pierre Gattaz. « Le constat de la faiblesse industrielle a maintenant clairement été établi et les propositions sont sur la table. (...) Il faut maintenant passer à l'action et réfléchir à une vraie ambition industrielle pour le pays », a-t-il poursuivi.

Pour cela, le GFI appelle de ses vœux un « environnement réglementaire favorable à l'industrie, à l'initiative privée et à l'esprit d'entreprise », à la fois « simplifié et stabilisé ». L'organisation professionnelle juge également nécessaire un « environnement serein fiscalement » et « souple socialement », prônant l'exemple de « la flexi-sécurité des pays nordiques ».

Le GFI continue aussi de réclamer un « choc de compétitivité » sur le coût du travail, avec une réduction des charges patronales, qui permettrait notamment une hausse des salaires. François Hollande pour sa part a promis d'abroger la TVA sociale du précédent gouvernement. Pierre Gattaz demandera à s'entretenir avec Arnaud Montebourg dès lundi.