Le ministre de l'Enseignement supérieur Laurent Wauquiez a encouragé mardi les consommateurs français à faire preuve de « patriotisme économique », alors que la défense du « Fabriqué en France » s'impose comme un thème de campagne à cinq mois de la présidentielle.

« En tant que citoyens, on doit tous être responsables: a-t-on le réflexe, quand on achète un produit, de vérifier où il est fabriqué? », a déclaré le ministre à la presse après la présentation des propositions de son groupe Droite sociale pour « un capitalisme d'entrepreneurs ». « Est-ce qu'on a le réflexe d'accepter de mettre le 0,5 centime d'euro supplémentaire qui permet de garder l'emploi en France et en Europe? C'est aussi ce patriotisme économique que l'on droit prouver », a-t-il ajouté.

Interrogé sur le protectionnisme, M. Wauquiez a répondu: « Parler de frontières européennes et françaises n'est pas un gros mot (...) Les frontières sont aussi le soubassement du made in France ». Nicolas Sarkozy devait évoquer la nécessité de « produire français » mardi lors d'un déplacement en Haute-Savoie.

« Retrouver notre souveraineté »

Dans leurs propositions, M. Wauquiez et la Droite sociale, qui regroupe une cinquantaine de parlementaires, veulent aussi « retrouver notre souveraineté dans le domaine économique », avec un « fonds souverain français », et en « incitant les Français à acquérir de la dette souveraine ».

« Interdire les augmentations des dirigeants d'entreprises qui licencient plus qu'ils n'embauchent » fait partie de leurs propositions pour en finir avec « un capitalisme de casino ». La Droite sociale suggère plusieurs mesures également proposées par le PS (séparer les banques de financement des banques de dépôts, interdire les stocks-options, sauf pour les PME et les start-up...). Ses membres intègrent aussi des points qui figurent dans de précédents rapports parlementaires (interdire les transactions financières à haute fréquence, « remettre la parité entre PME et grandes entreprises dans le domaine fiscal »).