La première secrétaire du Parti Socialiste a estimé lundi qu'avec son nouveau plan de rigueur, le gouvernement « s'enferre dans une politique dangereuse pour l'économie et injuste socialement ».

Alors que « le pays a besoin de croissance, tout est fait pour construire la prochaine récession par une rigueur brutale », affirme Martine Aubry dans un communiqué. « Faute d'avoir le courage de s'attaquer à 10 ans de gaspillages fiscaux, le gouvernement s'enferre dans une politique dangereuse pour l'économie et injuste socialement », ajoute-t-elle. « Faute d'avoir le courage de revenir vraiment sur les cadeaux accordés aux plus privilégiés par la droite depuis 10 ans, (il) persiste et signe dans des choix de politique économique aussi injustes que dangereux pour notre pays ».

Attaque contre « les plus fragiles »

Selon la numéro un du PS, « plan de rigueur après plan de rigueur, le gouvernement se distingue par des choix imprévoyants et inconséquents qui enfoncent le pays et le continent dans la crise ».

« Le pays a besoin d'emplois, les crédits de la politique de l'emploi sont soumis à une purge invraisemblable et on continue à subventionner le chômage avec la défiscalisation des heures supplémentaires. Le pays a besoin de doper sa compétitivité, et rien n'est fait pour soutenir l'investissement et la recherche », affirme l'ancienne candidate à la primiare socialiste, reprochant également au gouvernement de « s'attaquer aux plus fragiles en durcissant encore la réforme des retraites, en augmentant la TVA de la manière la plus injuste en touchant au taux réduit, en rognant les prestations sociales et l'assurance maladie ».

Gel des salaires « inique »

« Dans ce contexte, l'annonce d'un simple gel de la rémunération des ministres et du président de la République qui s'est augmenté de 172% en début de mandat, est particulièrement inique ». Pour Mme Aubry, « le courage » aurait été notamment « d'annuler la baisse de l'ISF et de rétablir les droits de successions sur les grandes fortunes au moins au niveau de 2007 », « de s'attaquer vraiment aux 70 milliards de niches fiscales », « de mettre à contribution immédiatement le système financier largement responsable de la crise par la taxation des transactions financières ».