La Bourse de Paris a vécu une séance catastrophique jeudi, affolée par les signes toujours plus évidents d'un ralentissement économique aux Etats-Unis et le secteur bancaire a plongé, victime de vives inquiétudes sur sa capacité à se financer.

Le CAC 40 a lâché 5,48%, perdant 178,30 points à 3.076,04 points dans un volume d'échanges de 4,586 milliards d'euros, étoffé en ce mois estival ce qui prouve la nervosité des investisseurs. « On a encore vécu une séance folle et connu une véritable capitulation, aucun secteur n'ayant été épargné même si les bancaires ont énormément souffert », commente Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse.

Le marché parisien, à l'instar de l'ensemble des places européennes, a accusé le coup après une série de statistiques américaines beaucoup plus faibles que prévu, ravivant les inquiétudes des investisseurs sur l'essoufflement de la première économie mondiale.

Les ventes de logements anciens ont rechuté lourdement en juillet et l'activité manufacturière de la région de Philadelphie (Nord-Est des Etats-Unis) s'est effondrée au mois d'août. Pour les économistes d'ING, de tels indicateurs « donnent pas mal d'excuses aux marchés pour céder à la panique ».

Secteur financier : 20% du CAC40

Le secteur financier, qui représente 20% de l'indice CAC 40, a dégringolé, Société Générale dévissant de 12,34% à 21,60 euros, Crédit Agricole de 7,29% à 6,23 euros, et BNP Paribas de 6,76% à 34,21 euros. Il a été affecté par les craintes, rapportées par le Wall Street Journal de jeudi, de la Réserve fédérale américaine.

L'institut monétaire s'inquiète de la capacité des filiales aux Etats-Unis de banques européennes à maintenir un niveau adéquat de liquidités, au cas où leurs maisons mères seraient contraintes à rapatrier brutalement des capitaux, selon le quotidien.

Autre motif de tension, la Banque centrale européenne (BCE) a pour la première fois depuis février accordé un prêt en dollars, d'un montant important et destiné à une seule banque, selon un communiqué sur son site internet, un indice de plus de la fébrilité des banques européennes. L'institut monétaire a prêté 500 millions de dollars pour 7 jours à une banque dont l'identité n'est pas révélée, a-t-elle annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi.