Réunis hier à Paris pour un sommet bilatéral sur la gouvernance de la zone euro, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont dévoilé quelques propositions pour surmonter la crise.

Première proposition : la mise en place d’une taxe sur les transactions financières. « Les ministres des Finances allemand et français déposeront sur la table des instances européennes une proposition commune, dès le mois de septembre prochain », a déclaré Nicolas Sarkozy.

Cette taxe sur les transactions financières est une « nécessité évidente », a poursuivi la chancelière allemande. Les deux dirigeants n’ont toutefois pas précisé les modalités de cette mesure. Une des possibilités, popularisée par l’économiste James Tobin, consiste à taxer à un taux très faible les mouvements internationaux de capitaux.

Un gouvernement économique européen

A l’issue du sommet, les deux chefs d’Etat ont également proposé d’instaurer un gouvernement économique pour la zone euro. Le poste serait proposé prochainement à Herman Van Rompuy, actuel président de l’Union européenne.

Autre volonté : celle de mettre en place, à l’échelle de la zone euro, une règle d’or (inscrite dans les différentes constitutions) limitant les déficits budgétaires. Cette règle, déjà appliquée en Allemagne, concernerait les 17 pays de la zone d’ici l’été 2012, au plus tard. Le Parlement français en a déjà adopté le principe, avec les seules voix de la majorité. Elle doit désormais, pour être inscrite dans la constitution, être votée par une majorité des 3/5èmes au Congrès. Un quorum impossible à atteindre sans les voix du PS, qui refusent pour l’heure de voter la mesure.

Pas d'euro-obligations

Paris et Berlin ont également, selon leur dirigeants, l’intention de confronter à l’avenir les hypothèses économiques de leurs budgets respectifs. Le rapprochement serait également fiscal : Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont en effet évoqué la mise en place d’un impôt sur les sociétés commun, dont l’assiette et les taux seraient harmonisés.

En revanche, l’Allemagne et la France ont écarté un renforcement du fonds de secours européen (FESF) et la création d’euro-obligations, des mesures très attendues par les marchés pour résoudre la crise de la dette en zone euro.