Harlem Désir, premier secrétaire par intérim du Parti socialiste, a regretté que la réunion mercredi à l'Elysée n'ait débouché sur "aucune impulsion politique nouvelle pour répondre à la gravité de la crise" et a demandé au chef de l'Etat de "prendre" des "décisions fiscales".

Nicolas Sarkozy a présidé une réunion de crise au cours de laquelle il a demandé à ses ministres François Baroin et Valérie Pécresse de lui formuler de nouvelles propositions pour réduire les déficits publics.

Demande du rétablissement de l'ISF

Le PS déplore que cette rencontre « n'ait débouché sur aucune réorientation de la politique fiscale irresponsable et injuste du gouvernement, ni aucune impulsion politique nouvelle pour répondre à la gravité de la crise actuelle pour la France et pour l'Europe ». « Nous demandons que dès la prochaine session extraordinaire du Parlement en septembre, celui-ci soit saisie du rétablissement de l'ISF (impôt sur la fortune), de la suppression des niches fiscales et des cadeaux fiscaux accumulés en faveur des plus riches ces dernières années », estime-t-il.

Pour le parti d'opposition, si le président de la République « ne prenait pas rapidement les décisions fiscales que la situation impose, il persisterait dans l'irresponsabilité et fragiliserait un peu plus l'économie française ». Le chef de l'Etat et le gouvernement « doivent reconnaître leurs erreurs et se résoudre à prendre enfin les mesures de nature à réduire les déficits et la dette qui ont doublé depuis 10 ans sous les gouvernements UMP ».

Le PS rappelle que « selon la Cour des comptes, ce sont avant tout les choix budgétaires et fiscaux de Nicolas Sarkozy qui sont responsables de l'explosion des déficits et de la dette depuis 2007 ».

M. Sarkozy doit changer « de politique fiscale maintenant plutôt que de tenter une manoeuvre politicienne autour d'une révision de la Constitution sans effet immédiat qui n'effacera pas les méfaits de sa gestion de plomb pour les finances publiques », estime-t-il faisant allusion au projet de loi adopté par la majorité et visant à inscrire dans la constitution le principe de l'équilibre budgétaire (la « règle d'or »).

« Au plan européen le Président de la République doit remettre notre pays en situation d'initiative plutôt que de multiplier les déclarations d'autosatisfaction après chaque accord européen qui s'avère immédiatement totalement insuffisant à répondre à la crise de la zone euro », ajoute M. Désir.