Selon l'agence de notation Standard and Poor's, le plan discuté par les autorités européennes et le Fonds monétaire international (FMI) pour alléger le fardeau de la dette grecque pourrait constituer un défaut de paiement.

Le plan proposé par les créanciers français offre de réinvestir 70% des sommes remboursées par la Grèce au titre des obligations arrivant à échéance. Sur ces 70%, seuls 50% seraient placés dans des titres grecs à 30 ans, les 20% restants étant conservés dans un véhicule de placement ad hoc à titre de garantie. Une deuxième option engagerait les créanciers privés à réinvestir 90% des montants remboursés par l'Etat grec dans de nouvelles obligations à 5 ans.

Standard and Poor's juge que ces deux options conduiraient, selon ses critères, à un défaut de paiement car elles ne constituent pas strictement un « échange » de dette mais plutôt une « quasi restructuration ». L'agence avait déjà considéré que ce défaut était imminent en abaissant le 13 juin de trois crans à « CCC » la note de la Grèce, soit l'une des notes les plus basses possibles dans sa classification.

Le plan B retardé ?

Ce week-end les Européens se sont donné plus de temps pour avancer sur ce deuxième plan de sauvetage à plus long terme, censé mettre la Grèce à l'abri des marchés jusque fin 2014. Les grandes lignes étaient espérées en juillet, mais risquent de se faire attendre. Le principal point d'interrogation reste la contribution des banques et autres créanciers privés d'Athènes, les Européens cherchant précisément à éviter qu'elle ne soit considérée par les agences de notation comme un défaut de paiement.

« Les annonces de S&P devraient contraindre les Européens à revoir les accords en cours de discussion », estimait lundi un analyste du Crédit mutuel-CIC.