Le ministre français des Affaires européennes Laurent Wauquiez a minimisé mercredi les risques liés à la menace de Moody's d'abaisser la note de trois banques françaises du fait de leur exposition à la Grèce, soulignant que le secteur bancaire français était "moins exposé" que l'allemand.

« Il ne faut pas agiter les choses », a déclaré le ministre sur la radio France Info, alors que l'agence d'évaluation financière Moody's envisage d'abaisser la note des banques BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole. « Les banques françaises ont des expositions qui sont en Grèce, liées à l'économie grecque, elles sont parfaitement publiques, donc il n'y a absolument rien qui est caché et par ailleurs le secteur bancaire français est moins exposé par exemple que le secteur bancaire allemand ».

Selon des chiffres publiés le 6 juin par la Banque des règlements internationaux (BRI), les banques allemandes détenaient fin 2010 un total de 22,6 milliards de dollars (15,3 milliards d'euros) de dette publique grecque, contre 15 milliards de dollars (10,5 milliards d'euros) pour les banques françaises. « Je crois que sur tous ces sujets, il faut du calme, de la sérénité », a dit M. Wauquiez.

Nouveau plan d'aide ?

Moody's a abaissé, début juin, la note de la Grèce de trois crans et indiqué qu'elle envisageait de l'abaisser de nouveau, citant une « augmentation du risque que la Grèce ne puisse stabiliser son endettement sans une restructuration de sa dette ». Les dirigeants de la zone euro se sont de nouveau réunis mardi pour tenter de finaliser un nouveau plan d'aide à ce pays mais les négociations achoppent encore sur la question de la participation des créanciers privés.

Alors que l'Allemagne exige qu'une nouvelle aide s'accompagne d'une participation du secteur privé, la manière d'y parvenir divise les Européens. La Banque centrale européenne, la Commission européenne et la France notamment militent pour qu'une telle participation se fasse sur une base seulement volontaire, afin que la Grèce ne soit pas considérée comme dans l'incapacité de rembourser ses dettes. « Si restructurer signifie que le pays ne rembourse pas ses dettes, c'est non, ça ne fait pas partie du vocabulaire français », a déclaré Laurent Wauquiez.