François Hollande a estimé mercredi qu'"au travers de la réforme de l'ISF (impôt sur la fortune), il y aurait surtout un avantage donné aux très grandes fortunes, celles de plus de 16 millions d'euros".

Sur France Info, le candidat déclaré à la présidence de la République a promis que les socialistes, s'ils revenaient au pouvoir en 2012, feraient « une réforme qui sera celle des revenus et du patrimoine, avec le souci de l'équilibre, de la mesure, de la justice et aussi de la progressivité ». Le député PS de Corrèze a affirmé ne pas vouloir « stigmatiser les riches » mais « ceux qui, dans des moments de grande difficulté pour les finances publiques, de grandes difficultés pour les Français, trouvent, rien de moins ou rien de mieux, que de donner un dernier avantage aux plus fortunés ».

François Hollande a fustigé « la situation invraisemblable » en 2011 « où les plus riches vont avoir à la fois un allègement de leur ISF et en même temps toujours le bénéfice du bouclier fiscal » supprimé cette année. « Ils vont avoir fromage et dessert, ceinture et bretelles, c'est-à-dire le double avantage quand beaucoup de Français en sont réduits à la double peine ». Pour lui, « ce cadeau à cette catégorie de contribuables » s'élèvera à environ « 1,5 milliard d'euros ».

Comme on lui demandait s'il acquittait l'ISF, François Hollande a répondu qu'il « avait eu à le payer », mais que ce n'est plus le cas actuellement.

Règle d'or : « promesse pour autrui »

Interrogé sur l'opposition des socialistes à l'inscription dans la Constitution d'un engagement de réduction des déficits, il a estimé que ce n'était « pas dans la Constitution qu'on doit réduire les déficits: c'est dans la réalité ». Pour lui, le projet de loi constitutionnel voulu par le président Nicolas Sarkozy revient « en fait à demander aux autres ce que l'on n'a pas été capable de faire soi-même ».

« C'est la promesse pour autrui. C'est l'engagement sur la poitrine des autres. C'est quand même trop simple ! Il faut avoir de la constance et de la cohérence. La réduction des déficits, ce n'est pas dans un texte de loi qu'il faut l'inscrire, mais dans une conduite de la politique budgétaire et fiscale. Je préfère avoir un exercice de vérité plutôt qu'un exercice de construction d'un chiffon de papier », a-t-il ajouté, en expliquant que pour réduire les déficits il faudra « faire des économies, faire de la croissance et aussi relever un certain nombre de prélèvements ».