Le Premier ministre a confirmé officiellement la fin du bouclier fiscal et annoncé que 300.000 foyers échapperaient à l'impôt sur la fortune (ISF) avec la réforme de la fiscalité du patrimoine projetée par le gouvernement.

Intervenant en ouverture d’un colloque sur le thème « Patrimoine et fiscalité », devant un parterre de parlementaires, d'économistes et de chefs d'entreprises, le Premier ministre a confirmé l’essentiel des pistes envisagées pour la réforme de la fiscalité du patrimoine.

A commencer par la disparition du bouclier fiscal. En le supprimant, le gouvernement entend "mettre fin aux défauts de l'ISF dont le bouclier était le remède imparfait", a-t-il souligné. Ainsi, la réforme fiscale "devrait permettre de sortir de l'imposition sur la fortune 300.000 foyers qui y sont entrés depuis dix ans, essentiellement à cause de la flambée des prix de l'immobilier", a t-il poursuivi, sans donner plus de détails sur la manière d’y parvenir. Le quotidien économique Les Echos affirmait ce matin que le gouvernement projetait de supprimer la première tranche de l’ISF, ce qui relèverait le seuil d’entrée à 1,3 millions d’euros.

« Pas question de toucher au Livret A »

Le Premier ministre a rassuré en affirmant qu’il n’était "pas question de toucher au livret A, à l'assurance-vie du petit épargnant, ni à aucun des placements des ménages qui ne sont pas à l'ISF aujourd'hui. Cette réforme ne les mettra en aucune façon à contribution ». De la même manière, a-t-il assuré, le gouvernement ne reviendra pas sur l'allègement des droits de succession décidé en 2007 et ne créera pas une nouvelle tranche d'impôt pour les plus aisés.

A la gauche qui en appelle, selon lui, à une "révolution ou un grand soir fiscal", François Fillon a opposé les "valeurs de (sa) famille politique". "Nous ne voulons pas d'une France où les classes populaires ne pourraient plus rêver d'accéder au statut des classes moyennes, et les classes moyennes au statut des classes supérieures".

La réforme fiscale doit faire l'objet d'un projet de loi attendu fin avril et d'un vote au Parlement avant l'été.