Alain Minc, considéré comme un proche de Nicolas Sarkozy, plaide dans une interview aux Echos pour la "suppression totale" de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) plutôt qu'un simple "aménagement", et pour la taxation controversée des plus-values sur la vente de la résidence principale.

Le gouvernement veut réformer avant l'été la fiscalité du patrimoine. Il a promis de supprimer le très controversé bouclier fiscal et de remplacer l'ISF par un nouvel impôt aux contours encore flous sur les plus-values et les revenus du patrimoine. Mais plusieurs membres de la majorité plaident pour un simple aménagement de l'impôt sur la fortune.

Ce n'est pas le cas d'Alain Minc. « La suppression totale de l'ISF est nécessaire, car c'est un mauvais impôt. Son aménagement ne provoquerait qu'insatisfaction et frustration », affirme-t-il dans un entretien aux Echos. Selon lui, en raison de la baisse des taux d'intérêt depuis la création de cet impôt, il retire aujourd'hui « autant aux ménages que ce que leur rapportent leurs placements financiers ».

Le capital comme le travail

« La réforme doit être simple et lisible », estime Alain Minc. « Les revenus du capital doivent être taxés au même niveau que ceux du travail (...) A titre personnel, je trouve anormal que les dividendes qui me sont versés par ma société de conseil soient taxés à 31% et non à 41% (taux de l'impôt sur le revenu auquel il faut ajouter la CSG), comme l'est un salarié. »

Interrogé sur la taxation des plus values sur la cession de la résidence principale, une idée avancée par le président Sarkozy mais qui ne fait pas l'unanimité au sein de la majorité, Alain Minc répond: « Oui, il faut que toutes les plus-values mobilières et immobilières des particuliers soient concernées. Mais, pour être supportable, la réforme implique (...) de corriger l'effet de l'inflation » et notamment de l'envolée des prix immobiliers. « Ainsi conçue, la réforme permettrait de clore le débat sur l'injustice fiscale ».