Le Conseil représentatif des associations noires (Cran) a condamné, vendredi dans un communiqué, la "prime à la haine" de 300.000 euros versée par l'assureur Axa à LVMH, au titre du préjudice lié à la fermeture de boutiques après les propos racistes tenus par l'ancien parfumeur Jean-Paul Guerlain.

Tenus le 15 octobre, les propos racistes du descendant du fondateur de la célèbre maison de parfum ont entraîné dans les jours qui ont suivi plusieurs manifestations devant des boutiques, portant le nom de Guerlain.

Dans un communiqué, Axa souligne avoir dédommagé LVMH, à hauteur de 300.000 euros, « dans l'application stricte de son contrat, en l'occurrence pour des garanties dommages et pertes d'exploitation », indemnisant ainsi « les réparations des boutiques vandalisées de la marque Guerlain (vitrines brisées, etc.) et la perte d'exploitation liée à celles qui ont du fermer temporairement ».

Le Cran, dans son communiqué, affirme de son côté refuser « la scandaleuse spirale dans laquelle le racisme serait désormais assuré ». L'association demande en conséquence à Bernard Arnault, le PDG de LVMH, « d'annoncer que cette somme sera intégralement destinée à financer un Fonds en faveur de la diversité et de la lutte contre le racisme, qui pourrait être créé à l'initiative de LVMH, avec le soutien d'Axa ».

« Nous condamnons, bien évidemment, tout comportement ou propos à caractère raciste, comme en témoigne le très fort engagement d'Axa en faveur de la diversité et de l'égalité des chances depuis de nombreuses années », a rappelé l'assureur suite aux déclarations du Cran. Axa a signé « la charte de la diversité en 2004, a mis en place dès janvier 2005 le CV anonyme, et est également investi dans le plan espoir banlieue », bénéficiant également des labels Egalité et Diversité.