Après Nicolas Sarkozy, c’est au tour de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, de reconnaître une erreur de communication sur le « paquet fiscal ». François Fillon, de son côté, regrette de ne pas avoir été assez « offensif » face à ce qu'il qualifie de « discours mensonger » et d' « escroquerie » de la gauche sur le paquet fiscal.

Lors d'une interview télévisée donnée jeudi dernier, le président de la République Nicolas Sarkozy a estimé, que la loi dite du « paquet fiscal » avait donné lieu à « une erreur de communication totale » de l'exécutif.

« D'abord c'est un très mauvais nom qu'on a pris. Nous avons fait une erreur de communication totale », a expliqué M. Sarkozy.
« Quand j'ai fait voter ce texte au mois de juillet, tout le monde a dit +mais pourquoi fait-il ça, l'économie est si florissante qu'il n'y a vraiment pas besoin de relancer+ »,  a-t-il rappelé. Mais « le 7 août, (après) la crise des subprimes, tous les pays d'Europe et du monde ont fait ce que nous avons fait, sauf qu'ils l'ont fait avec 6 mois de retard », a-t-il ajouté.

Une erreur de communication, également reconnue par Christine Lagarde, invitée du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI : « j’ai fait une erreur en essayant de répondre à la seule question qui intéresse le parti socialiste (...) et qui concerne le bouclier fiscal ».

Selon la ministre de l’économie, l’objectif était de se « concentrer sur ce qui intéresse vraiment les Français: la rémunération des heures supplémentaires à des conditions améliorées, le crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt pour l'acquisition de la résidence principale et l'exonération des grosses successions. Mais le parti socialiste a réussi à détourner l'intérêt, sur autre chose, qui ne concerne qu'une toute partie du financement global de ce projet ».

« Je regrette de ne pas avoir été plus offensif »

Le Premier ministre, François Fillon est venu ajouter son mea culpa, dans une interview accordée au Journal du Dimanche : « j'assume ma part d'erreur! Je regrette notamment de ne pas avoir été à l'époque plus offensif face à une gauche qui travestissait la vérité avec des chiffres et des arguments archifaux. Nous aurions dû combattre ce discours mensonger et irresponsable avec plus de fermeté ».

« Le bouclier fiscal ne représente que 220 millions d'euros et la gauche, qui avance le chiffre de 15 milliards d'euros par an, est d'une absolue mauvaise foi. C'est une escroquerie. Ces 15 milliards d'euros sont, en réalité, essentiellement destinés aux Français modestes et aux classes moyennes à travers les heures supplémentaires, les réductions d'intérêts d'emprunt pour l'acquisition d'un logement et la quasi-suppression des droits de succession », a ajouté le chef de gouvernement.

La Loi TEPA (Travail, emploi, pouvoir d'achat) dite « paquet fiscal » avait été adoptée en juillet 2007.