La plus grande partie de la croissance du marché français de l'assurance est accaparée par les groupes de bancassurance au détriment des mutualistes, révèle une étude du cabinet de conseil Facts & Figures publiée jeudi.

En 2006, la croissance de l'activité des bancassureurs en « assurance dommages des particuliers » a été de 200 millions d'euros, soit autant que l'ensemble de ce marché, note cette étude.

Une croissance qui s'explique par une « démarche commerciale affreusement industrielle
« Les objectifs de ventes des chargés de clientèle bancaires sont pilotés à la semaine. C'est très stressant pour eux, mais c'est redoutablement efficace », note-t-il. A contrario, les commerciaux des mutuelles, qui ne font pas appel à des courtiers, ont souvent moins d'incitations salariales et ne font pas l'objet d'un tel « pilotage en temps réel ».

Le Crédit Mutuel et le Crédit Agricole ont connu des croissances significatives, avec respectivement +0,2 et +0,3 point de part de marché. Avec 4% de part de marché, le Crédit Mutuel reste cependant loin derrière le leader du secteur, Axa (14,8%).
Pour le cabinet de conseil, si le Crédit Agricole réussit à déployer son modèle de bancassurance dans sa filiale LCL, le groupe figurera « parmi les 3 premiers opérateurs du marché en dommages de particuliers avant 2020 ».

« Ce qui est frappant, c'est que dans un réseau bancaire, les objectifs sont systématiquement respectés, parfois à 105%. L'incidence sur le client, c'est qu'on ne lui vend pas systématiquement ce dont il a besoin », indique M. Chartier-Kaskler.

Les bancassureurs ont également capté 78% de la croissance nette d'encours du marché de l'assurance  », selon Cyrille Chartier-Kaskler, président de Facts and Figures.vie en 2006. Le cabinet de conseil Facts & Figures place le numéro 1 du secteur, l'assureur CNP, sous la catégorie bancassureur en l'agrégeant avec un de ses réseaux distributeurs, la Caisse d'Epargne.

La Caisse d'Epargne/CNP, le Crédit Agricole, BNP Paribas, le Crédit Mutuel et la Société Générale réalisent parmi les meilleures croissances du marché.
Cyrille Chartier-Kaskler explique ces performances par la « connexion » entre le métier d'assureur et celui de banquier.
« Votre banquier peut vous passer un coup de téléphone lorsqu'il voit que vous venez de recevoir une prime sur votre compte courant. L'assureur ne le voit pas », remarque-t-il.