La baisse des déficits publics est l'objectif prioritaire du gouvernement pour les années à venir, a affirmé le ministre du Budget François Baroin jeudi à Strasbourg, quatre jours avant l'ouverture du débat sur le projet de loi de finances pour 2011.

« L'esprit général de la position française, c'est de réduire le plus vite possible notre niveau de déficits sans altérer la croissance, qui sera supérieure l'année prochaine à ce qu'elle est cette année, en étant conscients que nous devons protéger les plus fragiles, en protégeant notre modèle social », a déclaré M. Baroin à l'ouverture du 65e Congrès de l'ordre des experts-comptables.

Le ministre du Budget a précisé que le déficit public était de 7,7% de la richesse nationale pour 2010. Le gouvernement s'est fixé comme « objectif intangible » une réduction à 6% pour 2011.

40 milliards d'économie envisagés en 2010

« C'est un effort de 40 milliards sur un exercice budgétaire. C'est historique, ça n'a jamais été fait. Jamais en un exercice budgétaire on n'a réduit de 40 milliards notre niveau de déficit », a insisté M. Baroin devant environ 3.000 experts-comptables.

Les objectifs de baisse sont fixés ensuite à 4,6% pour 2012, 3% pour 2013 et 2% pour 2014.

Parmi les 40 milliards d'économie envisagés pour 2011, François Baroin a ciblé « 10 milliards de réduction de niches ». « Une niche n'est pas un acquis, ce n'est pas un acquis social, ce n'est pas un acquis fiscal non plus, a-t-il rappelé. C'est à un moment le choix fait par l'Etat de dire: +Je ne prends pas d'argent+, pour faire en sorte de donner une impulsion à un secteur qui en a besoin ».

« Mais à un moment donné, il faut là aussi être lucide et tourner le dos à des dispositifs qui, vu la situation de nos finances publiques, ne sont plus tenables. C'est un choix, on peut le contester, en débattre, mais il est pleinement assumé », a-t-il ajouté.

Par ailleurs le ministre du Budget a répété qu'il n'y aurait pas d'augmentation d'impôts dans le projet de budget 2011. « C'est un engagement du président de la République, c'est une ligne politique, c'est un choix clair, affirmé. Quelles que soient les difficultés que nous avons à gérer, nous n'augmenterons pas les impôts. Nous avons fait le choix de nous appuyer sur d'autres solutions », a-t-il dit.