Le ministre du Budget François Baroin a reconnu mercredi sur France Inter que le bouclier fiscal était devenu "un symbole d'injustice", mais a renvoyé au mois de juin sa suppression éventuelle, en même temps que celle de l'impôt sur la fortune (ISF).

« Nous ne voulons pas dans la précipitation, au cours de cette loi de finances 2011, faire sauter le bouclier fiscal qui est devenu un symbole d'injustice », a-t-il dit. « L'intérêt politique est que l'on se retrouve autour d'une loi de finances rectificative, probablement au mois de juin », pour en débattre, a-t-il poursuivi. Car « si on a un ISF, on a un bouclier ; s'il n'y a plus de bouclier, il faut avoir le courage d'affronter le dossier, lui aussi symbolique, de l'ISF », a-t-il expliqué.

Pour autant, le ministre juge « difficile d'envisager la suppression de l'ISF sans une réflexion sur la substitution d'un impôt sur le patrimoine ».

Nicolas Sarkozy a fait part de son intention de réformer la fiscalité du patrimoine en juin, en recevant mardi des députés de la majorité, dont certains sont favorables à la suppression conjointe de l'ISF et du bouclier fiscal. Mesure phare du « paquet fiscal » adopté en 2007, le bouclier fiscal, qui plafonne à 50% des revenus le taux d'imposition, était défendu jusque-là sans concession par le président de la République, malgré les critiques de plus en plus nombreuses à droite comme à gauche.