Voici des réactions dans la classe politique aux déclarations de François Fillon dimanche soir sur M6 affirmant que la suppression du bouclier fiscal et de l'impôt sur la fortune (ISF) avant la présidentielle de 2012 n'était pas "un sujet tabou" :

Laurent Fabius, ancien Premier ministre, député PS de Seine-Maritime, sur France Inter : « Le gouvernement a une gymnastique qui me surprend. Je me rappelle qu'il y a quelques mois on nous avait expliqué qu'il fallait absolument installer le bouclier fiscal en France parce que l'Allemagne avait un bouclier fiscal (...) Aujourd'hui, si je comprends bien, les mêmes nous disent il faut supprimer le bouclier fiscal parce que l'Allemagne n'a pas de bouclier fiscal ». « Le bouclier fiscal est une injustice absolument énorme ».

Marine Le Pen, vice-présidente du Front national, sur France Info: « Je pense que c'est parce qu'il va partir qu'il se permet ce grand acte de courage. Mais ça fait trois ans et demi qu'ils sont au pouvoir, c'est eux qui ont mis le bouclier fiscal. En réalité, la seule action qu'est capable de mener ce gouvernement c'est de défaire les mauvaises choses qu'ils ont eux-mêmes faites, c'est complètement absurde ».

Jean-Michel Baylet, président du parti Radical de gauche (PRG) : « Le bon sens semble enfin l'emporter sur le dogmatisme ». « Cette mesure injuste, inefficace et coûteuse n'a pas résisté aux réalités économiques et budgétaires. Les radicaux de gauche qui réclament la création d'un grand impôt unique progressif et universel sur les revenus et le patrimoine prendront toute leur part dans le débat qui s'annonce » (communiqué).

Philippe Vigier, député et porte-parole adjoint du Nouveau Centre : « Terminés les bricolages, place à un pacte fiscal plus juste! Le Nouveau Centre, qui n'a cessé de dénoncer l'injustice du bouclier fiscal depuis trois ans, se réjouit que le Premier ministre ait évoqué sa disparition à terme au nom de la convergence fiscale entre la France et l'Allemagne » (communiqué).

Jacques Myard, député UMP, « soutient totalement les propos du Premier ministre sur la question du bouclier fiscal, devenu un véritable boulet médiatique (...) La fiscalité française doit avoir un double objectif : la justice sociale et l'efficacité économique! ». Selon lui, « l'épargne des Français s'est investie à l'étranger pour plus de 140 milliards d'euros, alors que l'ISF ne rapporte que 3 ou 4 milliards par an, soit au total 40 milliards depuis son institution » (communiqué).