François Fillon a annoncé mardi devant des parlementaires centristes que la réduction des niches fiscales permettra d'engranger "au moins 12,5 milliards d'euros" de recettes nouvelles d'ici fin 2012, soit plus que prévu jusqu'ici.

« Les niches fiscales et sociales seront réduites à hauteur de près de 10 milliards d'euros dès 2011. En 2012, elles seront réduites d'au moins 12,5 milliards », a déclaré le Premier ministre à Nice.

Matignon a ensuite précisé que les 12,5 milliards seraient obtenus sur 2011 et 2012, certaines mesures portant leurs fruits dès l'année prochaine et d'autres montant en puissance sur deux ans. Il s'agit d'un effort plus important que ce qu'avait annoncé jusqu'ici le gouvernement, qui évoquait uniquement une réduction de 10 milliards dans le budget 2011.

Lors des journées parlementaires du centre, à huit jours de la présentation du projet de budget 2011 en Conseil des ministres, François Fillon a justifié la suppression dès l'an prochain de l'avantage fiscal pour les couples fraîchement mariés ou pacsés. Une perspective accueillie lundi par une volée de critiques.

Rétablir l'équité

« Il me semble que là encore il s'agit de rétablir l'équité », a-t-il assuré. « Cette niche fiscale bénéficie à ceux qui sont contribuables à l'impôt sur le revenu à des niveaux significatifs et donc les moins favorisés n'en tirent aucun avantage ». Il a aussi prévenu que la réduction des niches (signifiant des prélèvements supplémentaires pour ceux qui en profitaient) devaient être « équitablement réparties entre les entreprises et les ménages ».

« S'agissant des ménages, des niches fiscales considérées comme inefficaces seront supprimées, notamment en faveur de l'épargne », a rappelé M. Fillon. Concernant les entreprises, le chef du gouvernement a aussi réitéré que « des niches fiscales concernant des compagnies d'assurances (seraient) réduites ».

Taxe sur les banques

M. Fillon a aussi confirmé que le secteur financier serait mis à contribution via « une taxe sur les banques pour réduire leurs comportements à risques ».Le gouvernement avait déjà assuré qu'il préserverait les « niches vitales pour l'emploi », comme les aides pour l'emploi à domicile, ou celles utiles à l'innovation, dont le crédit d'impôt recherche.

Le projet de loi de finances (PLF) sera présenté le 29 septembre en conseil des ministres. Il doit permettre à la France de réduire son déficit public d'environ 7,8% du produit intérieur brut (PIB) cette année à 6% l'an prochain, conformément à ses engagements européens.