Au cours du Conseil des ministres, Nicolas Sarkozy a renouvelé "toute sa confiance" à Eric Woerth pour mener la réforme des retraites, au moment où le ministre du Travail est confronté à des accusations de conflit d'intérêts dans l'affaire Bettencourt.

Lors de son compte rendu du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a affirmé que le chef de l'Etat avait eu « l'occasion de renouveler et dire toute sa confiance à Eric Woerth pour mener la réforme des retraites ». M. Sarkozy « a encouragé Eric Woerth à poursuivre son travail d'écoute, de dialogue, de concertation pour la bonne réalisation de cette réforme », a rapporté M. Chatel.

« Eric Woerth n'a jamais nié qu'il connaissait M. de Maistre »

Interrogé sur le fait que M. Woerth, alors ministre du Budget, avait remis en janvier 2008 des insignes de chevalier de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre, gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, M. Chatel a répliqué: « Lorsque Eric Woerth a remis la légion d'honneur à M. de Maistre, personne n'était informé d'une éventuelle évasion fiscale concernant Mme Bettencourt ». L'épouse du ministre, Florence Woerth, était salariée depuis novembre 2007 de la société Clymène qui gère la fortune de Liliane Bettencourt. Elle a confirmé mercredi qu'elle allait démissionner. 

« Eric Woerth n'a jamais nié qu'il connaissait M. de Maistre. M. de Maistre est un chef d'entreprise » qui « a reçu la légion d'honneur sur quota du ministère de l'Economie (...) Il a été décoré avec un avis de la chancellerie qui correspond au mode de fonctionnement d'attribution de la légion d'honneur », a affirmé M. Chatel.

Pas de commentaires sur les enregistrements

Egalement interrogé sur les enregistrements clandestins selon lesquels M. de Maistre aurait été en contact avec un conseiller de l'Elysée, le porte-parole du gouvernement a assuré: « je ne confirme absolument rien, je n'ai pas d'informations à ce sujet ». Ces conversations, enregistrées dans l'hôtel particulier où vit l'unique héritière de L'Oréal, suggèrent également de possibles fraudes fiscales dans la gestion de sa fortune (10,1 milliards d'euros). Eric Woerth, qui a occupé le poste de ministre du Budget (mai 2007-mars 2010) était à ce titre chargé de la lutte contre l'évasion fiscale.