Le ministre du Budget, François Baroin, a annoncé lundi qu'il entendait réduire le montant des niches fiscales d'au moins 4 milliards dans le budget 2011, tout en maintenant celles dont l'efficacité économique est démontrée.

Interrogé lors d'une conférence de presse à Bercy sur ces très coûteuses niches (environ 75 milliards d'euros par an), qui font polémique pour le manque à gagner qu'elles entraînent pour l'Etat, François Baroin a réaffirmé qu'il n'y aurait « pas de grand soir fiscal ».

« Nous allons essayer d'être pertinents et efficaces, avec le maintien des dépenses fiscales qui ont une réalité économique et un impact sur l'emploi, mais aussi tendre politiquement (...) vers un objectif élevé de réduction des dépenses fiscales », a-t-il dit, estimant que ce sujet est « prioritaire » dans l'élaboration de la prochaine loi de finances.

2 milliards pour compenser la taxe carbone

« L'objectif est fixé a minima à 4 milliards d'euros », a-t-il précisé. Deux milliards de réduction des niches par an sur les trois prochaines années, conformément aux engagements pris au niveau européen pour la réduction des déficits publics, et deux milliards supplémentaires au titre de la compensation de la taxe carbone, dont l'entrée en vigueur prévue au 1er juillet 2010 a été reportée sine die.

Le ministre du Budget vise toutefois un « objectif plus élevé »: « tout ce qu'on peut faire dès cette année et qui n'altère pas l'efficacité de la dépense fiscale à vocation économique, mais qui nous permet enfin d'être dans une logique de toilettage profond de nos dépenses fiscales », a-t-il expliqué. Aucun arbitrage n'a toutefois été rendu pour l'instant par le gouvernement ou l'Elysée, selon lui.

Aligner les dépenses publiques sur le coût de la vie

Mardi, dans un entretien accordé à France-Info, François Baroin n'a pas apporté de précisions sur les « niches visées », tout en écartant l'hypothèse d'une suppression des aides à la personne ou de la TVA à 5,5% pour certaines professions, afin de ne pas favoriser le travail au noir.

Pas de précision non plus sur les nouvelles taxes sur certaines catégories de populations aisées, destinées à financer les retraites : « Aucune piste n'est favorisée ou écartée et tout doit être mis sur la table. »

Enfin, le ministre du budget a souligné l'importance du déficit public (8% du PIB au lieu de 3% selon les critères européens), que le gouvernement entendait réduire « en alignant les dépenses publiques sur le coût de la vie ».