Près de deux patrons de PME sur trois s'inquiètent de la baisse de leur chiffre d'affaires alors que leurs besoins de financement sont au plus haut depuis un an, selon un sondage Ifop publié mardi.

Selon cette enquête réalisée pour la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) et le cabinet d'audit KPMG, la baisse du chiffre d'affaires est la principale difficulté pour 62% des patrons interrogés (+4 points par rapport au précédent baromètre publié en janvier). Cette inquiétude est particulièrement vive pour les PME de plus de 50 salariés (66%) et celles du secteur de la construction (67%).

Dans ce contexte, 68% (+8 points) des PME déclarent avoir au moins un besoin de financement, le niveau le plus haut depuis la création du baromètre voici un an. « Les besoins liés à des financements de trésorerie et d'exploitation ont particulièrement augmenté et concernent désormais 40% des PME, contre 32% il y a trois mois », relève le sondage.

41% des PME expriment aussi des besoins de financements pour des investissements, en particulier pour les entreprises entre 250 et 500 salariés.

Plus de difficultés à obtenir un crédit

Plus des trois-quarts de patrons interrogés disent être confrontés à « au moins une mesure de durcissement » de l'accès au crédit de la part de leur banque. Si ce niveau est stable depuis six mois, il affiche une hausse de 17 points en un an.

Dans le détail, une PME sur deux doit présenter des co-financements ou des cautions, 46% des entreprises disent obtenir des crédits à taux ou frais élevés, ou pour des montants plus faibles que souhaités. Et 42% doivent fournir des garanties supplémentaires.

Toutefois, si 82% des patrons estiment que la crise a eu des impacts négatifs sur les conditions d'accès au crédit en général, ils ne sont plus que 35% à déclarer avoir subi eux-mêmes cet impact (37% en janvier).

Désormais, 59% des PME envisagent d'examiner les conditions d'autres banques concurrentes (contre 49% il y a un an). Près d'une PME sur trois envisage toujours de changer de banque principale ou de travailler avec plus de banques, indique le baromètre.

Cette enquête a été menée par téléphone du 22 au 26 mars auprès d'un échantillon représentatif de 401 patrons, représentatifs des entreprises françaises de 10 à 500 salariés.