Face aux dirigeants des cinq principales banques françaises, réunis ce matin à Bercy, la ministre de l'économie a rappelé que sa priorité pour 2010 était la croissance des crédits accordés aux très petites, petites et moyennes entreprises. Les banques se sont engagées par écrit à y consacrer cette année 38 milliards d'euros.

« Pour réussir 2010, il faudra apporter aux TPE et PME le crédit dont elles ont besoin. C'est à cette condition que l'activité repartira. » Piqûre de rappel, ce matin à Bercy, où Christine Lagarde a signifié une fois encore aux représentants des cinq principales banques françaises (Société Générale, Crédit Agricole, BPCE, BNP-Paribas et Crédit Mutuel) leur nécessaire implication dans la sortie de crise, via le financement de l'économie.

Mention « insuffisant »

Tirant le bilan de l'effort des banques dans ce domaine en 2009, la ministre de l'économie leur a décerné une mention « insuffisant ». Douze banques, soutenues par l'Etat au cours de la crise financière, s'étaient en effet engagées à faire progresser, de 3 à 4%, l'encours des crédits injectés dans l'économie. Avec une hausse globale de 2,7%, l'objectif n'est pas atteint.

Les chiffres devraient, toutefois, être meilleurs en 2010. Sous la pression, les banques se sont en effet engagées à mettre cette année 38 milliards d'euros à la disposition des PME/TPE, sous forme de crédits de moyen et long-terme. Soit un montant en progression de 6% par rapport à 2009. Autre concession : conformément aux souhaits du gouvernement, les banques vont réduire les délais de décision, actuellement de dix jours ouvrés, entre la demande et l'octroi d'un crédit.

Rencontre prochaine avec Sarkozy

Les représentants des banques doivent encore rencontrer prochainement Nicolas Sarkozy.« Je suis convaincu que le président de la République sera satisfait de voir les résultats du financement de l'économie » , a déclaré Mme Lagarde au cours de la conférence de presse, sans commenter directement les propos du président.

Lors d'un déplacement dans le Loir-et-Cher mardi dernier, celui-ci avait exprimé de sévères critiques vis-à-vis des banques : « Nous les avons sauvées , nous avons protégé votre épargne, mais mais je ne passerai pas d'un excès où on finançait n'importe quoi à une situation où on serre la vis à une entreprises qui a des besoins de trésorerie pour quelques milliers d'euros et on fait perdre des emplois. (…) J'aurai cette réunion avec les banques. »