La France est "inquiète" du peu d'empressement mis par certains pays à la mise en œuvre des mesures visant à encadrer les bonus des banquiers et traders décidées en septembre par les pays du G20, a indiqué mercredi un responsable français.

"Nous sommes inquiets sur les rémunérations", a affirmé ce responsable du ministère de l'Economie, ayant requis l'anonymat, à la veille d'une réunion des ministres des Finances du G20 à Saint-Andrews (Grande-Bretagne).

"Quelques places financières" ont commencé à mettre en œuvre les mesures préconisées lors du sommet du G20 à Pittsburgh (Etats-Unis) fin septembre. Les Etats-Unis, par exemple, ont "lancé une consultation dans le cadre de la Fed (la Réserve fédérale américaine), mais sans engagement chiffré", a déploré ce responsable.

La banque centrale américaine (Fed) a demandé la semaine dernière aux banques présentes aux Etats-Unis de revoir leur politique de bonus et de primes de telle sorte que celle-ci "ne sape pas" leur "sécurité" et leur "santé" financière. Mais, la France estime que ces recommandations ne sont pas assez contraignantes.

Les règles énoncées par le G20 prévoient notamment l'étalement des bonus sur trois ans pour les principaux dirigeants, et leur composition pour moitié en actions ou instruments liés aux marchés d'actions, l'interdiction des bonus garantis, ou la réduction des bonus en cas de mauvaise performance.

La France va confirmer cette semaine qu'elle entend appliquer strictement ces règles édictées par le G20, a encore dit ce responsable.

Le G20 de Saint-Andrews, qui rassemble les 20 pays les plus puissants de la planète, sera "une occasion de remettre la pression sur le système", en matière notamment de bonus et rémunérations, "de vérifier qu'il n'y a pas de malentendu" et que "les règles sont appliquées partout", a-t-il expliqué.

La France est notamment inquiète de la possibilité que rien ne soit fait avant le printemps prochain, quand la saison des bonus va s'ouvrir dans le monde financier.