Une proposition de loi adoptée mercredi par le Sénat prévoit que les étudiants qui ne disposent pas d'un restaurant universitaire à proximité de leur lieu d'études ou de stage, doivent pouvoir se restaurer à prix réduit ou être aidé à le faire. Mais pas sous la forme d'un titre restaurant. Explications.

La lumière au bout du tunnel parlementaire mais la fin du projet de ticket restaurant étudiant. La proposition de loi « visant à favoriser l'accès de tous les étudiants à une offre de restauration à tarif modéré » a été adoptée mercredi par le Sénat en deuxième lecture. Un décret d'application du Conseil d'État doit encore venir préciser les conditions d'application.

En clair, cette loi prévoit que les étudiants qui ne disposent pas d'un restaurant universitaire à proximité de leur lieu d'études ou de stage, puissent se restaurer à prix réduit ou être aidé à le faire.

Cette loi vise donc à offrir une couverture territoriale de restauration pilotée ou agréée par les CROUS pour tous les étudiants. En effet, les lycées, collèges, les Centres de ressources, d'expertise et de performance sportive, les établissements sanitaires et médico-sociaux... pourront passer des conventions avec les CROUS. En dernier recours, une aide financière sera proposée à ceux qui n'ont pas accès à une offre tarifaire modérée grâce au service de restauration piloté ou agréé par les CROUS.

Selon les estimations issues des auditions réalisées actuellement entre 200 000 et 500 000 étudiants pourraient en bénéficier.

Un projet initial à 6,60 euros

Dans un premier temps, une députée Les Républicains, Anne-Laure Blin, avait espéré un chèque déjeuner où l'étudiant paierait 3,30 euros de sa poche, l'équivalent d'un repas complet (entrée, plat, dessert) au Crous. L'Etat et les œuvres sociales des universités auraient alors ajouté 3,30 euros pour porter le total à 6,60 euros. L'élue espérait aussi une application dès janvier... 2022. Mais cette disposition a été jugée trop limitée pour un certains nombre d'étudiants.

Sur la forme, l'argent aurait été crédité de façon dématérialisée sur une carte qui aurait été créditée comme un titre de transport.

De leur côté, les émetteurs habituels de titres restaurant s'étaient montrés curieux mais réservés. « L'idée est bonne mais il se trouve qu'un tel dispositif existe déjà, soulignait Edenred auprès de MoneyVox. En 2020, nous avons répondu à la sollicitation du ministère de l'Enseignement supérieur pour déployer un programme d'aide d'urgence à destination exclusive des étudiants en situation de détresse. Ces titres sociaux sont déjà distribués sur le terrain via les Crous ».