Les 20 principales économies s’apprêtent à établir une liste noire des paradis fiscaux lors du sommet du G20 qui se déroulera à Londres jeudi 2 avril. Dans le même temps, la presse révèle la présence des banques françaises dans ces centres financiers « off-shore ».

Jeudi, les dirigeants des 20 principaux États de l’économie mondiale doivent identifier les pays peu coopératifs en matière fiscal et définir des sanctions à leur égard. Une liste noire des paradis fiscaux sera alors rendue publique.

La communauté internationale exerce actuellement une forte pression sur les pays que l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE) a classé dans la catégorie des paradis fiscaux.

Depuis quelques semaines, les États concernés assouplissent leurs lois sur le secret bancaire pour éviter d’être considérés comme des paradis fiscaux. Andorre, l’Autriche, la Belgique, le Liechtenstein, le Luxembourg et la Suisse se sont ainsi engagés à collaborer davantage avec les pays qui soupçonnent certains de leurs contribuables d’y placer leur argent.

Des accords bilatéraux sont également signés. Les îles de Man, Jersey et Guernesey se sont ainsi engagé avec la France pour lui livrer des renseignements en matière fiscale. La Principauté de Monaco négocie, de son côté, un accord avec les pays de l’Union Européenne.

Contre l’évasion fiscale

Les principaux États de l’économie mondiale (États-unis, Grande-Bretagne, Allemagne, France,…) s’unissent aujourd’hui car l’évasion fiscale vers les paradis fiscaux réduit le financement de leurs plans de relance respectifs.

« C’est une perte de ressources que j’aimerais bien avoir pour financer des infrastructures. », expliquait ainsi début mars Peer Steinbrück, ministre allemand de l’Économie.

Ils veulent aussi avancer vers une plus grande transparence des flux financiers par la levée du secret bancaire.

Les banques françaises présentes dans les paradis fiscaux

En France, contribuables et entreprises ont placé des capitaux dans ces centres financiers. « Nos banques ne devront pas travailler avec des places qui seront sur la liste des paradis fiscaux. C’est clair, c’est simple et c’est net. », a affirmé Nicolas Sarkozy le 20 mars dernier.

L’hebdomadaire Marianne a révélé vendredi 27 mars qu’à l’heure actuelle les banques françaises détenaient 532 milliards d’euros d’avoirs dans les paradis fiscaux, dans les 46 pays jugés non coopératifs en matière fiscale par le FMI.

D’après le mensuel Alternatives Économiques, le secteur bancaire est le secteur économique le plus représenté dans les centres financiers off-shore. La BNP Paribas possède, d’après l’enquête du magazine, 189 filiales dans les paradis fiscaux, soit 23% des sociétés du groupe. Elle se classe au premier rang des entreprises du Cac 40 présentes dans ces centres financiers. Le Crédit Agricole possède 115 filiales soit 19% des sociétés du groupe. La Banque Populaire et la Société Générale sont également très implantées dans ces territoires d’où le Président de la république souhaiterait les voir partir.