Afin de retrouver un équilibre financier mis à mal par l'inflation, le secteur de la restauration scolaire réclame une hausse de 7 à 8% dans les contrats signés avec les communes. Une augmentation drastique qui pourrait se répercuter sur les parents d'élèves.

Outre les hausses de dépenses liées au carburant ou aux courses, les parents d'élèves demi-pensionnaires pourraient bientôt supporter une augmentation des prix de la cantine. C'est du moins ce qu'a récemment affirmé le vice-président de l'Association des maires de France. Cité par Le Parisien dans un article publié ce mardi, Philippe Laurent estime entre 5 et 10% la hausse des frais de repas des enfants scolarisés dans l'Hexagone.

La moitié des communes pourrait augmenter les tarifs

Le président du syndicat national de la restauration collective, Philippe Pont-Nourat, confirme cette assertion en affirmant qu'une révision mécanique d'environ 4% des contrats signés avec les communes ne sera pas suffisante cette année en raison de l'inflation. « Il nous faudra entre 7 et 8% pour rester à l'équilibre. Sinon, certaines PME mettront la clé sous la porte à l'automne et les cantines ne pourront pas accueillir les enfants », développe-t-il.

Selon lui, le secteur connaît actuellement une inflation de 12% due à l'augmentation des prix des matières premières : « 40% pour les pâtes, + 25% pour le steak haché, + 30% pour la volaille... ». Les familles seront-elles systématiquement contraintes de supporter ces coûts ? Non, répond Philippe Laurent. La décision de faire payer les parents ou d'absorber les coûts dans le budget municipal sera laissée à la discrétion des communes. « Je pense que la moitié des communes n'auront pas d'autre choix que d'augmenter le prix de la cantine », glisse Philippe Laurent le maire LR de Sceaux (Hauts-de-Seine).

Des menus modifiés ?

France Bleu a contacté plusieurs villes pour connaître leur choix. Dijon a choisi de ne pas augmenter ses tarifs tout comme Ajaccio et Bastia qui comptent modifier les menus. « On essaie de trouver le juste équilibre entre des repas à des prix raisonnables et répondant aux besoins nutritionnels des enfants », a précisé Rose-Marie Ottavy-Sarrola, adjointe au maire d'Ajaccio en charge des affaires scolaires sur France Bleu RCFM. En effet, certaines mairies pourraient être tentées de préférer les protéines végétales plutôt qu'animales, très coûteuses en période d'inflation.

En Côte d'Or, le vice-président chargé des affaires sociales de la Communauté de Communes d'Ouche et Montagne a évoqué au micro de France Bleu Bourgogne une possible mutualisation entre les communes pour limiter la hausse. Il estime que si les villes ne répercutent pas l'augmentation du prix des matières premières, elles devront s'endetter.