Avoir une vision claire de son budget sur plusieurs années, de sa capacité d'épargne et d'emprunt, de ses besoins financiers à court, moyen et long terme et des placements permettant d'y répondre... Moins de 2 Françaises sur 10 se disent à l'aise avec ces sujets. C'est ce qui ressort d'une étude Opinionway réalisée pour Atland Voisin et Fundimmo.

Selon une récente étude (1) Opinionway pour Atland Voisin et Fundimmo, spécialisés dans l'investissement immobilier, moins de deux Françaises sur 10 se sentent à l'aise avec le fait d'avoir une vision claire de leur budget sur plusieurs années, de leur capacité d'épargne et d'emprunt, de leurs besoins financiers à court, moyen et long terme et des placements permettant de répondre à leurs besoins. Par ailleurs 52% des Françaises admettent avoir une culture financière insuffisante et s'y intéressent peu contre 42% des hommes. En effet, 35% des femmes laissent à leur conjoint le soin de gérer l'intégralité de leurs placements (contre 20% des hommes).

« Si le poids de l'histoire reste fortement ancré et malgré les résultats de cette étude qui montrent que certains biais persistent et pèsent sur l'autonomie financières des femmes, une part significative des femmes sont déjà des investisseuses averties. Entre ces femmes qui disposent souvent de revenus importants et celles qui ne peuvent pas du tout mettre le moindre euro de côté, existe une majorité de femmes – et d'hommes – qui considèrent aujourd'hui ne pas pouvoir investir par manque de moyens et de culture financière », analyse Deborah Labre, directrice du développement de Fundimmo.

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Des résultats à nuancer

De fait, les résultats sont plus contrastés qu'ils n'y paraissent. Tout d'abord, car conscientes de leurs lacunes, 74% des femmes estiment que la culture financière devrait être enseignée à l'école (contre 72% des hommes). 66% d'entre elles auraient aimé bénéficier d'une telle formation plus jeunes. Malgré ce manque de connaissances, l'étude Atland Voisin et Fundimmo met en lumière le fait que 20% des femmes ont investi ou envisagent d'investir dans des crypto-monnaies (contre 14% des hommes). De la même façon, elles sont plus nombreuses (35% vs 31%) à être favorables à l'investissement totalement dématérialisé ou à bénéficier d'un partage d'expérience venant de leurs parents.

« Alors que l'épargne moyenne mensuelle des Français – 276 euros par mois - permet déjà de réaliser des investissements intéressants. La bonne nouvelle c'est que les femmes sont de plus en plus à le savoir et que les moyens de se renseigner sont beaucoup plus larges. Famille, amis, banquier, professionnels de l'investissement, presse spécialisée, autorités financières, sites d'information sérieux... les femmes assument de plus en plus d'en parler, de croiser les informations, de se forger une culture financière, et c'est de loin le meilleur moyen de préparer leur avenir (financier) », ajoute Deborah Labre.

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L'histoire et les inégalités de salaire en cause

Rappelons aussi que les femmes ont dû attendre 1965 pour avoir le droit de travailler librement, ouvrir un compte bancaire sans autorisation maritale et disposer de leurs propres biens. L'histoire semble donc toujours peser sur les comportements et explique ce rapport à l'investissement. Les inégalités de ressources renforcent malheureusement ces comportements. Selon étude de la Drees de 2018, lors du départ à la retraite, on assiste à un écart de revenus de 41% entre les deux sexes. Les séparations portent plus à conséquence pour les femmes, avec un niveau de vie qui chute en moyenne de 22%, contre 3% pour les hommes, selon cette fois des données de 2018 fournies par l'Insee.

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(1) Méthodologie : Étude et analyse réalisées de mai à décembre 2021 sur un échantillon de 2053 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.