La prime de naissance de 947 euros est versée chaque mois à quelque 45 000 allocataires, sous un seuil de ressources permettant jusqu'aux classes moyennes de la percevoir.

L'Assemblée nationale a voté jeudi à l'unanimité une proposition de loi Les Républicains permettant de verser la prime de naissance à sept mois de grossesse. C'était déjà le cas jusqu'en 2015. Le texte a été approuvé par 47 députés et doit maintenant être validé par le Sénat en vue d'une mise en œuvre au plus tard au 31 mars 2021. Ce calendrier, que certains députés souhaitaient avancer, n'est pas lié à « une question budgétaire » mais « technique », a justifié la secrétaire d'État Christelle Dubos. Elle a soutenu la proposition de loi de Gilles Lurton (LR), jugeant que l'actuel versement au 2e mois de l'enfant a « quelque chose de perturbant ». Anticiper le versement correspond aussi « à une logique de relance économique », a souligné Mme Dubos.

La prime de naissance de 947 euros est versée chaque mois à quelque 45 000 allocataires, sous un seuil de ressources permettant jusqu'aux classes moyennes de la percevoir. « C'est un élément essentiel de notre politique familiale », selon M. Lurton, qui a cherché depuis plusieurs années à revenir sur la mesure calendaire du gouvernement Valls. C'était alors « une décision mesquine », pour « gagner quelques millions d'euros sur une année », a critiqué Christophe Naegelen (UDI). La socialiste Marie-Noëlle Battistel a admis qu'il fallait « corriger une erreur ».

Pas de remboursement en cas de décès de l'enfant

Très engagés auprès des familles, les députés MoDem ont fait inscrire dans la proposition de loi que la prime à la naissance et à l'adoption n'aurait pas à être remboursée en cas de décès de l'enfant, qu'il soit intervenu avant ou après la naissance. Les députés ont longuement rendu hommage à Gilles Lurton, en lice pour les municipales à Saint-Malo et qui pourrait quitter l'Assemblée. « Vous êtes un vrai républicain », lui a même lancé l'Insoumise Caroline Fiat.

Lors de cette « niche » LR dédiée à la santé, l'Assemblée a par ailleurs rejeté une proposition de résolution visant « le gel immédiat de toute fermeture de lits ou de services » dans les hôpitaux durant un an. Les « marcheurs » ont critiqué une nouvelle tentative de « court-circuiter » le Ségur de la Santé. Christelle Dubos a estimé que « les soignants attendent plus qu'une proposition de résolution ».

Les députés ont aussi repoussé une proposition de loi de Stéphane Viry (LR) pour une autorisation immédiate aux directeurs d'établissements de créer des lits, des postes ou des spécialités rendus nécessaires par la sortie de crise, sans habilitation préalable des Agences régionales de santé.