Le secteur de l'assurance a annoncé lundi le déploiement de nouvelles mesures pour soutenir les entreprises face à l'épidémie de Covid-19 et l'ouverture de travaux en vue de concevoir un produit d'assurance pour les cas de « catastrophe sanitaire majeure ».

Ces mesures ont été présentées lundi matin par téléphone au ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire. Dans le cadre de ces engagements, les compagnies d'assurances vont « contribuer à hauteur de 200 millions d'euros » au fonds national de solidarité en faveur des très petites entreprises (TPE) et indépendants, a fait savoir la Fédération nationale de l'assurance (FFA) dans un communiqué. Ce fonds a été créé par le gouvernement pour soutenir les sociétés confrontées à une baisse significative de leur activité.

Les assureurs « s'engagent également à différer le paiement des loyers pour les PME et TPE appartenant à l'un des secteurs dont l'activité est interrompue », a ajouté la fédération. Un certain nombre de compagnies d'assurances sont en effet propriétaires de parcs immobiliers dans le cadre de leur politique de gestion d'actifs.

Prise en charge d'indemnités journalières

« De plus, par solidarité avec les personnes fragiles (c'est à dire les personnes en affection de longue durée et les femmes enceintes), placées en arrêt de travail selon la procédure dérogatoire prévue aujourd'hui par la Sécurité Sociale, les assureurs prendront en charge, au titre des contrats, les indemnités journalières », est-il encore ajouté.

Cette dernière mesure « va représenter une charge très conséquente », a déclaré à l'AFP Florence Lustman, la présidente de la fédération de l'assurance.

Un produit couvrant une « catastrophe sanitaire majeure »

Le secteur va par ailleurs travailler à la conception d'un produit d'assurance en cas de catastrophe sanitaire majeure « catastrophe sanitaire majeure » pour améliorer l'offre de couverture assurantielle à destination des entreprises. « Je ne vois pas comment on pourra faire quelque chose sans penser à une accumulation sur plusieurs années, une sorte de fonds. Une mutualisation à l'intérieur d'une année ne fonctionne pas, il faut repenser à des mécanismes de mutualisation dans le temps », a estimé Mme Lustman.

« Vu les sommes en jeu, on voit bien que les montants sont colossaux et que même avec un mécanisme d'accumulation, on atteindra certainement pas de telles sommes. Dans le cas du régime des catastrophes naturelles, il y a des garanties d'État. Dans un régime de catastrophe sanitaire majeure, il faudrait également un mécanisme d'Etat. Il faut voir comment nous assureurs pouvons assurer le premier étage de cet édifice », a-t-elle précisé.

La Fédération française de l'assurance avait fait un premier pas jeudi en annonçant l'engagement des assureurs à « conserver en garantie les contrats des entreprises en difficulté en cas de retards de paiement suite à la pandémie » durant tout le confinement. « La contribution des assureurs au fonds de solidarité, l'engagement de report des loyers pour les TPE et PME, le maintien des garanties pour les TPE qui auraient des difficultés de paiement, sont autant de mesures fortes pour soutenir notre tissu d'entreprise dans ces circonstances difficiles », a salué Bruno Le Maire dans un communiqué séparé. « J'attends désormais des propositions innovantes de la part des assureurs pour concevoir un produit d'assurance qui permettra d'améliorer la couverture des risques sanitaires majeurs à l'avenir », a-t-il indiqué.