Les nouvelles règles de rémunération de la plateforme sont dénoncées par de nombreux livreurs qui se mobilisent contre des courses à moins de 3 euros.

La révolte gronde chez les livreurs Deliveroo. Depuis plusieurs jours, une grève perlée est organisée dans différentes grandes villes afin de bloquer les livraisons de la plateforme. Un tuto pour être le plus efficace possible a d’ailleurs été publié lundi sur la page Facebook du Collectif des livreurs autonomes de Paris (Clap 75). Des livreurs prévoient de refuser les commandes ce mercredi midi et un nouveau rassemblement est annoncé par le Clap 75 pour 19H00 place de la République à Paris et pour samedi aussi.

Dans le collimateur des livreurs, la nouvelle politique de rémunération annoncée par la plateforme britannique le 29 juillet. « Deliveroo a supprimé le tarif minimum, fixé à 4,70 euros à Paris (variable selon les villes) et on tourne avec des courses à moins de 3 euros », a récemment expliqué à l’AFP Jean-Daniel Zamor, président du Clap 75. « La semaine dernière, au lieu de faire mes 800 euros hebdomadaires hors taxe, j’ai fait 400 euros. Mon salaire a donc été divisé par deux », illustre Hamza, un livreur parisien interrogé par RMC.

De son côté, l’enseigne rétorque que sa nouvelle grille offre « une meilleure tarification, plus juste » et que « plus de 54% des commandes sont payées davantage ». Elle explique aussi que ce changement a été décidé « en réponse aux nombreux retours de livreurs ». Sur son site internet, elle assure offrir « des revenus rapides et élevés ».

« 1 500 euros pour 50 heures de travail par semaine »

Des arguments qui visiblement ne passent pas chez certains livreurs qui appellent les clients à boycotter Deliveroo. « En salaire brut, je touche entre 2 000 et 2 400 euros. Après, je retire environ 350 euros de charges, 200 euros d'essence et les cotisations pour l'assurance. Au final, je touche autour de 1 500 ou 1 600 euros, pour 50 heures de travail par semaine », explique, au micro de franceinfo, Bruno, un livreur à scooter parisien.

Même si leur statut de travailleur indépendant ne facilite pas a priori la cohésion de groupe, des appels à une grève nationale, dans les prochains jours, sont lancés pour faire plier l’enseigne. Le Clap 75 a ouvert un sondage à ce sujet via sa page Facebook. 88% des 500 livreurs ayant répondu sont favorables à une telle initiative.