Le gouvernement a publié mercredi au Journal officiel un arrêté augmentant le minimum de perception sur le tabac, faisant passer le prix plancher du paquet de cigarettes de 6,61 euros à 7,33 euros, avant une hausse des prix qui devrait entrer en vigueur début novembre.

Cette hausse de minimum de perception est une augmentation de la fiscalité sur les paquets de cigarettes et de tabac à rouler les moins chers, afin de pousser les fabricants à en relever les prix. Dans cet arrêté, pris par Bercy et le ministère de la Santé, il est indiqué que le minimum de perception « est majoré pour s'établir à 231 euros pour 1.000 cigarettes et à 177 euros pour 1 kg de tabac à rouler ».

« Cette très forte augmentation de 72 centimes du prix plancher du tabac (le minimum de perception passant de 6,61 euros à 7,33 euros) ne correspond pas à ce qui a été annoncé par la ministre de la Santé », s'est insurgé une source du secteur sous couvert d'anonymat. « Les prix vont donc augmenter très fortement dès le mois de novembre, non pas de 35 centimes mais de presque 1 euro, avant la nouvelle augmentation de 1 euro prévue en 2018 », a ajouté cette source. Le prix du paquet de tabac doit augmenter six fois d'ici fin 2020 pour atteindre 10 euros, selon la ministre de la Santé.

« Au bénéfice des marques les plus chères, déjà leaders du marché »

Parallèlement, le ministère de la Santé et les Douanes ont adressé lundi un courrier aux cigarettiers afin de leur demander leur liste de prix pour le 6 octobre, avant la publication d'un arrêté d'homologation des prix attendu « début novembre », selon des sources proches.

« Cette hausse (du minimum de perception) se fera au bénéfice des marques les plus chères, déjà leaders du marché. Si on peut comprendre que le gouvernement veuille augmenter les prix dans une optique de santé publique, l'alignement de tout le marché sur un seul prix n'offre aucune garantie de réduire le tabagisme en France », a regretté Brian Dalton, responsable communication chez Seita.

La confédération des buralistes dénonce de son côté dans un communiqué un « nouveau tour de passe-passe », avec cette double hausse qui atteindra entre 1,30 euro et près de 2 euros d'ici mars, selon elle. En France, les fabricants de tabac, et non l'État, fixent les prix de vente aux consommateurs mais les taxes en représentent plus de 80%. Le tabac rapporte à l'État environ 14 milliards d'euros par an.