Le ministre des Finances, Michel Sapin, a souhaité mercredi que la taxe sur les transactions financières (TTF) rapporte de 10 à 15 milliards d'euros, au lendemain de la promesse de dix pays européens de s'entendre d'ici à fin juin sur les points encore en suspens.

« La France souhaite que nous nous fixions un objectif d'au moins 10 à 15 milliards avec les dix pays concernés », a affirmé le ministre à l'Assemblée nationale, en réponse à une question du député Romain Colas (PS/Val-de-Marne). « Et nous souhaitons que ces 10 à 15 milliards aillent vers les pays en développement pour lutter, en particulier, contre les effets du réchauffement », a ajouté Michel Sapin.

Cette taxe devait initialement être mise en œuvre au 1er janvier 2016 par 11 pays européens qui négocient depuis 2011, dans le cadre d'une coopération renforcée. A Bruxelles mardi, ce sont finalement dix pays qui ont donné une nouvelle chance à la TTF de voir le jour, en promettant de s'entendre d'ici à fin juin.

De « farouches opposants »

« Nous avons posé les bases de cette nouvelle taxe sur les transactions financières. Hier, si nous n'avions pas eu d'accord, alors cela aurait été la fin du processus de la mise en œuvre » de la TTF, a expliqué Michel Sapin, qui a rappelé la difficulté de trouver l'accord le plus large possible au sein de l'UE.

« Il a de farouches opposants, y compris en Europe. Il suffisait hier d'entendre le ministre des Finances d'un pays entouré d'eau pour comprendre que tout le monde n'est pas forcément aujourd'hui partisan de la mise en œuvre de cette taxe », a-t-il affirmé, en allusion à son homologue britannique, Georges Osborne. « Nous pouvons aller devant la Cour de justice de l'Union européenne. Nous n'allons en aucun cas approuver un document » de ce type, a menacé le ministre britannique des Finances.

Ne pouvant s'accorder à 28, la France, l'Allemagne, la Belgique, le Portugal, l'Autriche, la Slovénie, la Grèce, l'Espagne, l'Italie et la Slovaquie ont choisi de poursuivre avec le projet de la TTF.