La Banque centrale européenne (BCE) va « réexaminer » sa politique monétaire lors de sa prochaine réunion du conseil des gouverneurs en décembre, a annoncé jeudi son président Mario Draghi.

« Le degré d'assouplissement de la politique monétaire devra être réexaminé lors de notre réunion de décembre », quand la BCE actualisera ses prévisions de croissance et d'inflation, a déclaré Mario Draghi. S'il devait passer à la vitesse supérieure dans son soutien aux prix et à l'économie, le conseil est ouvert à l'utilisation de « tous les instruments de politique monétaire », a précisé le banquier central. Cela inclut également une potentielle nouvelle baisse de taux, dont Mario Draghi a reconnu qu'elle avait été discutée lors de la réunion de jeudi à Malte.

Pour l'instant, la BCE soutient l'économie de la zone euro avec des taux d'intérêt très bas (0,05% pour le taux principal), des prêts aux banques et un vaste programme d'achats de dettes publiques et privées, au rythme de 60 milliards d'euros par mois jusqu'à au moins septembre 2016.

Le conseil des gouverneurs « prêt à agir »

Alors que les prix stagnent, voire baissent en Europe, en contradiction avec l'objectif d'une inflation légèrement en dessous de 2% en glissement annuel, la BCE est sous pression pour en faire encore plus, par exemple en gonflant le volume du programme de rachats de dette, ou en le prolongeant.

Cette pression ne va pas mollir, au contraire, le président de la BCE ayant reconnu jeudi que l'inflation allait rester faible à court terme. Mario Draghi a répété que le conseil des gouverneurs était « prêt à agir », et qu'il était, non pas dans un mode « attendre de voir » (wait and see), selon l'expression utilisée par beaucoup de commentateurs pour décrire son attitude, mais en plein travail d'examen de la situation (work and assess).

Un certain nombre de risques pèsent sur les perspectives d'inflation, notamment les prix du pétrole, le ralentissement économique observé en Chine, mais les banquiers centraux attendent de pouvoir mieux apprécier leur effet potentiel sur la zone euro pour passer à l'action, et pensent qu'ils en sauront plus en décembre.