Le ministre des Finances Michel Sapin a assuré mardi que les recettes et les dépenses étaient actuellement en ligne avec les prévisions, « pour la première fois depuis des années ».

« Les recettes, et c'est une première fois depuis des années, sont exactement en ligne, et même légèrement supérieures », aux objectifs fixés dans le programme de stabilité présenté en avril, a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse. « Nous sommes en ligne en termes de recettes, nous sommes en ligne en termes de dépenses », a-t-il insisté, évoquant une situation des finances publiques « meilleure que celle à laquelle nous pouvions nous attendre ».

Il a précisé que si l'impôt sur les sociétés avait engrangé 900 millions de moins que prévu, c'était dû au nouveau calendrier de paiement du crédit d'impôt compétitivité emploi et au fait qu'il était davantage demandé par les entreprises. Le ministre a rappelé en outre que 8 milliards d'euros ont été mis de côté dans le budget 2015, dans le cadre de la réserve de précaution, dont un milliard a été utilisé.

Un collectif budgétaire attendu en novembre

L'exécution budgétaire pour 2015 sera comme chaque année, définitivement mise en forme dans un projet de loi de finances rectificatif, présenté en novembre. Dans le programme de stabilité, qui réactualisait au printemps les perspectives macroéconomique et budgétaire pour cette année, Bercy avait prévu 4 milliards d'économies dans la dépense supplémentaire pour faire face à la faible inflation mais aussi pour financer les nouvelles mesures décidées depuis le début de l'année.

CICE : 17,3 milliards en 2015

Selon Bercy, à fin août 2015, les entreprises ont déjà empoché 14,4 milliards d'euros de créances de CICE sur les salaires payés en 2014, dont 8,1 milliards ont été effectivement versés - le reste sera décompté plus tard sur l'impôt sur les sociétés. Au total en effet en 2015, le coût de la mesure devrait être supérieur de 900 millions à ce qui était prévu, à 17,3 milliards d'euros. « On constate donc bien une montée en charge du CICE qui dépasse la seule augmentation du taux de 4 à 6%, témoignant de la bonne appropriation par les entreprises », qui y ont de plus en plus recours, explique-t-on au cabinet de Michel Sapin. De même source, « les enquêtes de l'Insee auprès des entreprises montrent que les trois-quarts d'entre elles déclarent qu'elles utilisent le CICE pour investir ou embaucher ».